L'exode du Paranormal
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 sagesse africaine

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geranium
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geranium


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MessageSujet: sagesse africaine   sagesse africaine Icon_minitimeSam 11 Oct - 18:18

sagesse africaine 6%20sagesse

‘‘ Dans une communauté, les besoins individuels sont tout aussi importants que les besoins collectifs ’’

Malidoma est un chamane d’Afrique de l’Ouest qui transmet depuis de nombreuses années un savoir traditionnel empli d’une profonde sagesse. Il nous parle ici du sens de la vie communautaire africaine. A l’heure où l’on nous montre un continent africain affamé et miséreux, il est bon de poser un autre regard sur ces communautés millénaires.

Depuis que je vis en Occident, je me suis rendu compte que les gens aspirent à la convivialité qu’une communauté saine et équilibrée peut apporter, au genre de rapports étroits et harmonieux que la vie dans mon village m’a permis de connaître. On sent partout l’urgent besoin d’un mode de vie plus communautaire. La notion de liberté individuelle est le fondement de la définition que les Occidentaux se donnent d’eux-mêmes : celle d’un peuple rompant avec les structures, les doctrines et les attitudes limitatives du passé, et avançant résolument vers de nouvelles frontières. Mais chaque gain s’accompagne toujours d’une perte. Le terme de communauté est si familier, et pourtant c’est une réalité si difficile à concrétiser. Sans cesse en mouvement d’une ville à une autre, souvent séparés de leur proche famille par de grandes distances, et perdant souvent des relations primordiales, comme celle du mariage, en raison d’une séparation, les Occidentaux doivent souvent s’en remettre à eux-mêmes, à leur passe-temps préféré ou à leur thérapeute pour gérer les crises de la vie quotidienne. Pendant ce temps, leur psyché éprouve l’urgent besoin de vivre dans une communauté avec d’autres personnes, là où ils pourraient trouver la guérison une fois pour toutes.

En Occident, la pulsion de vivre en communauté est freinée par la tendance à voir la communauté comme contraire, et même une menace, à l’individualité. Bien des gens croient aujourd’hui que la communauté nie la dignité et l’intégrité de l’individu, et menace d’anéantir le précieux sentiment d’identité du soi. En vérité, on ne perd pas son identité en faisant partie d’une communauté. Au contraire, vivre en communauté engendre un sain sentiment d’appartenance, une plus grande générosité, une meilleure distribution des ressources, et une conscience plus aiguë de ses besoins et de ceux des autres. Dans une communauté, les besoins individuels sont tout aussi importants que les besoins collectifs. En outre, on n’a pas à s’inquiéter outre mesure de la pérennité de ses relations intimes parce qu’on n’a pas à affronter seul ses problèmes. Dans un tel contexte, les gens ne se sentent pas obligés de courir sans cesse tous les jours pour assurer leur survie. On peut donc affirmer que de faire partie d’une communauté vibrante et dynamique fortifie l’individualité en soutenant l’expression et la jouissance des dons et talents uniques de chacun. Cela signifie donc qu’un individu et ses aptitudes particulières y sont considérés comme irremplaçables. La communauté aime voir tous ses membres s’épanouir et donner le meilleur d’eux-mêmes. En fait, une communauté ne peut prospérer et survivre que si chacun de ses membres parvient à exprimer son plein potentiel. Il est donc dans l’intérêt de toute communauté d’honorer et de soutenir ses membres.


Dans mon village, les gens accordent une attention toute particulière au potentiel unique de chaque individu, lié au projet qu’il est venu réaliser en ce monde. Pour que la communauté réussisse à stimuler l’épanouissement de ses membres, chaque naissance est un événement auquel participe tout le village, afin d’accueillir dignement chaque nouveau-né.

Je garde un souvenir très clair du dernier rituel de naissance auquel j’ai assisté dans mon village. La jeune mère avait été en travail durant tout l’après-midi et un groupe de femmes âgées la faisaient marcher un peu en chantant doucement dans son oreille. Les contractions devaient avoir été très pénibles puisqu’elle donnait l’impression de souffrir beaucoup et ne manifestait que peu d’intérêt pour les chants qui étaient pourtant très beaux. On aurait dit une litanie généalogique car les noms des ancêtres s’y succédaient. Puis les vieilles femmes entamèrent un nouveau chant qui s’adressait directement au bébé qui allait naître. Parmi les paroles les plus captivantes de ce chant, j’ai retenu les suivantes : «Tu es arrivé à la croisée des chemins. La lumière que tu vois devant toi est celle du village qui t’attend». Une autre femme dit : «Cours, cours, cours jusqu’au portillon et ne perd pas de temps, parce que maman souffre». Une troisième dit : «Nos grands-mères disaient que le chemin menant à la maison était épuisant à parcourir. Mais lorsqu’elles découvraient ce qui les y attendait, elles oubliaient toute la souffrance qu’elles avaient endurée. Nous avons de l’herbe tendre et du miel à t’offrir dès ton arrivée, une douce poitrine laiteuse et un amour ardent».

Sur ces mots, la parturiente arrêta de faire les cent pas, et tout le monde s’immobilisa. La chanson changea encore de thème. Elle revint à l’énumération généalogique et à des récits de bravoure, puis elle se transforma rapidement en une chanson sur l’identité. Une ancienne demanda à l’enfant à naître s’il se souvenait de ce qui avait été dit, longtemps auparavant, lorsqu’il était entré dans le ventre de sa mère. Ces paroles avaient pour but de lui rappeler pourquoi il devait avoir hâte de naître.

Durant tout l’après-midi et jusqu’à la tombée de la nuit, cinq femmes accompagnèrent ainsi la future mère, en chantant constamment à l’intention de l’être qui allait bientôt venir au monde. Au moment de l’accouchement proprement dit, les femmes cessèrent de chanter et s’occupèrent à d’autres tâches. Entre-temps, des enfants s’étaient rassemblés tout près de là, attendant le grand moment. Celui-ci arriva lorsque le nouveau-né poussa son premier cri. Simultanément, une grande clameur s’éleva de la douzaine d’enfants, telle une immense vague couvrant le son strident émanant de la petite bouche du bébé. Puis un grand calme se fit. L’une des vieilles femmes dit : «C’est un grand-père. Voyez comme il observe tout avec attention». La mère et le fils furent réunis sur-le-champ et escortés jusqu’à une chambre sombre où ils demeureraient à l’abri des regards pendant soixante-douze heures.

A mes oreilles, le cri du nouveau-né ressemblait à une question. C’était comme un signal émis par le nouveau venu pour voir s’il était arrivé au bon endroit. Le son qui ressemble le plus au cri d’un nouveau-né est celui que peuvent produire des enfants, ce qui explique pourquoi on leur demande de répondre au cri du bébé afin de confirmer son arrivée. Cette confirmation a pour effet de satisfaire chez l’enfant un besoin profond d’être rassuré, après quoi il est disposé à s’abandonner à l’existence en ce monde. Je me suis souvent demandé comment réagirait le nouveau-né s’il n’y avait pas de réponse à son cri. Si un enfant s’aperçoit à la naissance qu’il est laissé à lui-même, peut-il se remettre du tort ainsi causé à son âme ?

Tout au long de leur vie, on rappelle constamment aux enfants du village qu’ils appartiennent à une communauté pour laquelle ils sont ce qu’il y a de plus précieux au monde. Cela commence par la participation des grands-parents à l’accouchement, alors qu’ils sont les premiers à tenir le nouveau-né entre leurs bras. Puisque celui-ci est considéré comme un membre du village revenant d’un long voyage au pays des ancêtres, les personnes qu’il reconnaît le plus facilement sont les plus âgées car elles ressemblent beaucoup à celles qu’il vient de quitter. Une autre raison de la présence des vieux auprès de lui, c’est qu’ils sont, tout comme lui, proches de l’autre monde. Il est donc naturel qu’ils ressentent une affinité mutuelle.


La vie communautaire crée un environnement favorable au développement d’aptitudes naturelles qui n’ont jamais l’occasion de s’épanouir dans un monde où dominent l’argent et la consommation. Je fais allusion ici aux talents artistiques, aux dons chamaniques, à la faculté de guérir les autres et à la clairvoyance. Ces talents sont reconnus de tous dans les communautés indigènes, parce qu’il va de soi pour nous que l’artiste est un prêtre par l’entremise duquel l’autre monde peut avoir accès au nôtre. Si l’artiste porte un regard de vénération et d’humilité sur le monde qui est à l’origine de son art, il créera des œuvres impressionnantes qui résisteront à l’épreuve du temps. Dans le cas contraire, il ne pratiquera pas longtemps son art. Dans son rôle d’artisan du sacré, l’artiste contribue à faire naître le sens du sacré en ce monde. Nous croyons que, sans les artistes, la psyché tribale dépérirait et finirait par mourir. Comme les sculpteurs et les peintres produisent leurs oeuvres à des fins rituelles, tout le village en profite. Les conteurs sont les dépositaires de la mémoire généalogique du village.

Pour les indigènes, le talent artistique, le don de guérisseur et la clairvoyance, qui permet de voir dans l’autre monde, sont liés. Dans mon village, on considère qu’il n’y a pratiquement pas de différence entre un artiste et un guérisseur. En fait, il n’existe pas de mot, dans la langue des Dagaras, pour décrire l’art. Le terme s’en rapprochant le plus serait celui que nous utilisons pour qualifier quelque chose de sacré. C’est comme si le symbolisme artistique était intrinsèquement sacré. C’est peut-être pour cela que nous n’exposons pas nos objets d’art publiquement. C’est sans doute aussi pourquoi nos artistes ne cherchent pas à atteindre un quelconque statut social. Pour les habitants de mon village, l’aptitude à créer une oeuvre artistique est un signe d’approbation de la part du monde de l’Esprit.

Cette bénédiction dont jouit l’artiste commande le respect et la vénération de tous. Les créations artistiques résultant d’un tel talent béni des dieux sont également contemplées avec crainte, révérence et respect, puisque l’on considère qu’elles proviennent directement de l’autre monde. L’artiste grâce auquel nous parviennent ces oeuvres suscite une immense admiration car on croit qu’en lui se trouve un portail. C’est comme s’il était lui-même une porte d’accès à l’autre monde. Plus souvent qu’autrement, personne n’observe l’artiste durant son travail, car il est alors occupé par l’Esprit, et personne ne doit déranger quelqu’un qui dialogue avec l’Esprit, au risque de s’attirer la colère de ce dernier.


Le lien entre la communauté et l’artiste dans son rôle de guérisseur sacré est indéniable. Une communauté doit être en bonne santé pour pouvoir produire de la beauté continuellement. Le travail de l’artiste permet donc de prendre le pouls de la communauté, car le fruit de sa créativité révèle l’état de santé de la collectivité. Il s’ensuit donc que l’artiste remplit aussi le rôle de fontaine spirituelle pour la communauté. La beauté qu’il produit étanche la soif du village. Il m’est parfois arrivé de souhaiter qu’il y ait un musée d’art dans mon village. Toutefois, pour les Dagaras, rassembler en un seul endroit plusieurs objets d’art signifierait que l’autre monde ne leur fournit pas adéquatement ce qu’ils désirent et que leur soif n’est pas étanchée. Plus important encore, cela voudrait dire que la communauté est en difficulté et qu’elle aspire fortement au sacré. En effet, dans une situation de difficulté, l’aspiration au sacré prend une telle importance que les gens se mettent à collectionner et à stocker des objets d’art. Du point de vue indigène, la séparation entre la communauté et l’Esprit semble se traduire par l’emprisonnement de l’art. De ce même point de vue, les musées occidentaux trahissent de manière poignante le profond désir de spiritualité du monde moderne
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http://linitiation.net/Webzine/W_TsNs_Auteurs.php?ID=167
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