Boniface Koumé N'GuessanLes premières lignes du deuxième volume " Les chemins de la sagesse " d'Arnauld Desjardins commencent par la maxime suivante : " celui qui sait ne parle pas , celui qui parle ne sait. ".
Ne dit-on pas la même chose chez les Bakongo mais autrement " il faut savoir se taire quand on a la parole ".
Peut -on parler de sagesse lorsque l'on n'a pas encore vécu cette expérience ?
Lorsque l'on n'est pas élu au rang des sages ?
La questoin de sagesse nous semble avant tout une éxpérience . Et comme toute expérience ,elle est en relation avec le monde exterieur, l'environnement .
Mais et , surtout , une question interieure , interieure à l'être et même dans l'être. La sagesse n'est-elle pas alors un cheminement qui conduit l'être à se decouvrir de l'interieur, à partir de l'extérieur dans sa relation au monde et la compréhension de ce monde, pour construire un regard autrement que celui consistant à percevoir l'univers constitué d'élements antagonistes ?
D'autre part, si celui qui en parle n'est pas necessairement l'être le mieux placé sur la voie de la sagesse, comme nous dit la maxime, mais celui qui éprouve le besoin d'en parler, quel sens peut -on donner à la question.
Dans la situation ? Serions nous dans une démarche provocatrice, pour inciter les sages à nous livrer quelques élements qui vont nous aider à mieux prendre conscience de la situation, de notre situation ?
Sans doute que la profondeur de la maxime nous permet de penser aussi que ce qui est donné à comprendre, ne se limite pas à " dire c'est enfreindre les règles qui regissent la connaissance et sa transmission, mais que la transmission doit se faire dans des conditions appropriées, en tenant compte de la situation dans sa globalité ".
Ceci pose le problème de limite et de choix.
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Dire n'est pas tout dire.
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Dire en sachant choisir les mots, les verbes, le ton, l'être ou les êtres à qui on s'adresse , et qui conviennent ,dans la situation.
Cette position n'est pas une retention d'informations, un refus de dire, mais n'inscrire la connaissance que dans l'espace disponible, susceptible d'accueillir, en sachant que demain, d'autres espaces seront disponibles pour accueillir ce qui n'a pu l'être aujourd'hui.
Ainsi , celui qui sait ne parle pas, ne parle pas de n'importe quoi, n'importe où, à n'importe qui et, n'importe comment, tout en sachant qu'il parlera au moment opportun, sans se sentir frustrer par le manque de parler , sous tendu par la peur de ne pas être au monde ?
Ne sommes nous pas là dans une relation au monde, où notre existence est interpellée de diverses manières ?
Parler , c'est établir un lien entre son monde interieur et le monde extérieur.
Et ce monde se livre avec les mots qui ont leurs sens et ces sens sont faits de différents élements liés à notre expèrience et notre état.
L'état que nous livrons, peut intervenir sur l'état de l'être qui le perçoit.
N'est-ce pas de cela dont il est question lorsque la culture Bambara attire notre attention sur le fait que :
:sunny: La parole est tout
:sunny: Elle coupe, écorche.
:sunny: Elle modèle , module.
:sunny: Elle pertube, rend fou.
:sunny: Elle guérit ou tue net.
:sunny: Elle amplifie, abaisse selon sa charge.
:sunny: Elle excite ou calme les âmes
Alors , si nous choissons de parler de sagesse africaine, c'est à partir des informations parcelaires que nous avons pu entrevoire et saisir à travers ce que quelques sages ou les personnes reconnues comme telles, à un moment donné de leur cheminement ont jugé utile de nous liver, et non notre propre expérience intérieure, d'être qui a déjà vécu cette expérience d'homme sage.
C'est à partir de ces brides d'informations que nous avons construit notre reflexion sur la question , notre propre réalité, qui s'inscrit comme une parmi d'autres.
Et, c'est de cela qu'il va être question dans notre démarche :
:silent: en tentant de proposer ce qui fait sens dans notre fort interieur,
:silent: quant à la question de sagesse,
:silent: dont certaines de ces informations sont transmises ,
:silent: tout au long de notre existence,
:silent: dans notre parcours éducatif,
:silent: circoncrit par les besoins de socialisation
:silent: et surtout , d'être au monde avec les autres.