geranium moderateur
Nombre de messages : 7481 Age : 52 humeur : Date d'inscription : 17/04/2008
| Sujet: Don d'organe & Religion Sam 9 Aoû - 18:06 | |
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Le don d'organe : le point de vue des religions
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| | Le catholicisme, l'islam, le protestantisme et le judaïsme sont les quatre religions les plus représentées en France. Chacune d'entre elles s'est prononcée pour le don d'organe.
En 2000, lors de la révision des lois de bioéthique, établie en 1994, l'Assemblée nationale a mis en place une mission d'information invitant les représentants de la société civile. Ont été notamment amenés à se prononcer les représentants des religions catholique, musulmane, juive et protestante. Le don d'organe n'a pas forcément été au cœur des débats, l'actualité faisant de la recherche embryonnaire, le point essentiel des discussions. Pourtant, Dalil Boubakeur, recteur de l'Institut musulman de la grande mosquée de Paris et René Sirat, à l'époque grand rabbin de France sont revenus sur le sujet1.
Islam Dalil Boubakeur, recteur de l'Institut musulman de la grande mosquée de Paris, expliquait ainsi que "pour ce qui est du don, la réflexion musulmane était au départ empreinte de grandes réticences mais aujourd'hui les bioéthiciens de l'Islam considèrent que c'est un acte de charité au bénéfice de la vie d'un autre être humain. C'est véritablement un don de vie."
Judaïsme Selon le Talmud, celui qui sauve une vie fait comme s'il sauvait l'univers tout entier. S'inscrivant dans cette logique de sauver une vie, le don d'organe est ainsi autorisé dans la religion juive. Le seul problème résidait dans la définition d'un donneur décédé. Ainsi, lors de la révision des lois de bioéthique, l'ancien grand rabbin de France, René Sirat expliquait "en ce qui concerne le respect que l'on doit à l'enveloppe charnelle, qui a porté un être vivant et qui est donc porteuse, pour un croyant, de l'image et du souffle de Dieu, s'est posée aux rabbins, il y a une dizaine d'années, la question d'une nouvelle définition de la mort. Maïmonide avait codifié des lois antérieures à lui : la mort était l'arrêt des fonctions circulatoires et respiratoires. Telle était la règle jusqu'il y a une trentaine d'années". Avant d'ajouter qu'avec l'apparition des greffes, "il a fallu pouvoir prélever des organes sur un être dont le cœur bat encore car, à défaut on ne peut pas faire de prélèvements utilisables pour des greffes. Des discussions se sont engagées dans différents pays, en particulier en Israël. Les rabbins ont donc été amenés par consensus à prendre la décision difficile de modifier la définition de la mort et à retenir comme nouvelle définition trois encéphalogrammes plats réalisés à différents moments."
Protestantisme Dès 1994, le théologien prostestant Jean-François Collange mettait noir sur blanc à la demande de l'Eglise de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine et de l'Eglise Réformée d'Alsace et de Lorraine, la position de l'Eglise protestante sur le don d'organe2. "Le corps mort n'a rien de sacré. "Poussière, il retourne à la poussière" (Genèse 3, 19), dans l'attente de la résurrection. Celle-ci est nouvelle création qui, à partir de la seule mémoire que Dieu - en Christ - garde des siens, crée vie et personne nouvelles; II n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis" (Jean 15, 13). Il n'y a pas de meilleure façon de transformer l'absurde et le tragique d'une disparition soudaine que de permettre à d'autres de pouvoir encore continuer à vivre." Mais plus encore, dans ce texte, Jean-François Collange incite ses coreligionnaires à se prononcer pour le don d'organe. "[…] nous appelons nos paroisses, oeuvres, mouvements et tous leurs membres, à prendre conscience des possibilités offertes par les transplantations d'organes, de faire que la tragédie des uns se mue en espérance pour les autres; nous appelons à y réfléchir en conscience, à en débattre et à faire connaître de façon claire les décisions personnelles qui peuvent en résulter; nous encourageons médecins et équipes médicales engagés dans l'aventure des transplantations, à poursuivre leur tâche. Celle-ci toutefois, pour être pleinement réussie, ne doit pas seulement prendre en compte le souci du malade à traiter, mais aussi le respect du disparu et des siens, dont le malheur peut certes, créer ailleurs du bonheur, mais n'en reste pas moins un drame.".
Catholicisme En 1996, l'Eglise catholique se prononce elle aussi en faveur du don d'organe au travers de l'Appel de la commission sociale des évêques de France au sujet des prélèvements et des greffes d'organes, rédigés par Mgrs Albert Rouet, Gérard Defois, Louis Dufaux, Bellino Ghirard, André Lacrampe3. "L'église catholique comprend qu'on puisse hésiter à consentir à des prélèvements après la mort sur son propre corps, et plus encore sur celui d'un proche parent. Mais elle voit dans le don de tissus ou d'organes, dans la mesure où il est décidé librement en esprit de solidarité avec ceux qui souffrent, une des formes les plus éloquentes de la fraternité humaine […] En lançant cet appel, nous ne cherchons pas à faire pression sur les consciences. Nous vous incitons surtout à prendre conscience que la mort peut frapper chacun d'entre nous et de nos proches de manière inopinée, bien avant une vieillesse avancée, et que si douloureuse qu'elle soit pour ceux qui nous aiment et que nous aimons, cette mort peut aussi devenir l'occasion d'un acte de solidarité de très grande valeur."
L'essentiel
1/ Lors des débats de l'assemblée nationale sur la bioéthique qui peuvent notamment concerner le don d'organe, les représentants des quatre religions majoritaires ont été invités à donner leur position.
2/ Ils se sont prononcés pour le don d'organe à partir d'un donneur décédé.
3/ Catholicisme, islam, protestantisme et judaïsme promeuvent le don d'organe et incitent chacun de leurs coreligionnaires à réfléchir à titre personnel à cette question |
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Les religions face au don de vivant à vivant
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- Quelle que soit la communauté religieuse à laquelle on appartient, un principe semble toujours le même : chacun est responsable de ses actes devant Dieu. Partant de là, le don d’organe de vivant à vivant revêt alors un caractère intime et personnel.
- Catholiques, musulmans, protestants et juifs incitent les membres de leur communauté à réfléchir à cette question.
- Globalement, le prélèvement d'un organe sur une personne vivante est possible à condition qu'elle soit d'accord, que cela ne lui cause aucun problème de santé, qu'il soit gratuit ; que le donneur soit consentant et qu’il n’ait pas à souffrir de ce prélèvement.
http://www.transplantation.net/txpub/showContent.do?contentid=boo.art.religion&pageid=FDO_DOAM
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