Mythologies et symbolique
L'arc en ciel, peut-être à cause de sa beauté et de la difficulté de l'expliquer - avant le traité de Galilée sur les propriétés de la lumière - semble avoir depuis longtemps fasciné l'Homme.
A noter que tous les peuples ne lui trouvent pas 7 couleurs ; pour les Dogons, il en a 4 ; noir, rouge, jaune, vert qui sont la trace laissée par le mythique bélier céleste qui féconde le soleil et urine les pluies.
L'arc-en-ciel a été considéré comme un
« Pontifex » par de nombreux mythes et légendes fondatrices, et ceci dans le monde entier (chez les pygmées d'Afrique, en Indonésie, en Mélanésie), chez certains amérindiens ou dans le Japon ancien (où on le nomme le "
pont flottant dans le ciel". L'arc en ciel est présenté comme un pont ou chemin.
Il peut être emprunté par des dieux, des chamans, sorciers ou des héros légendaires, pour circuler entre la terre et un autre monde ou entre deux points éloignés de la terre.
Dans la mythologie grecque, ce chemin entre ciel et terre a été créé par la messagère (
Iris dont on retrouve trace dans le terme espagnol : «
arco iris ».
Dans la mythologie nordique, nommé Bifröst (ou pont de byfrost ; Chemin Tremblant), c'est le
« pont » qui permet de rejoindre Ásgard, le royaume des dieux.
Pour les irlandais anciens, la cachette secrète de l'or du
leprechaun irlandais était là où se pose l'extrémité de l'arc-en-ciel.
La Bible
[5] le mentionne comme signe d'engagement de Dieu avec l'humanité. «
Et Dieu dit : Voici le signe de l'alliance que je mets entre moi et vous et tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à venir : je mets mon arc dans la nuée et il deviendra un signe d'alliance entre moi et la terre ».
En Asie, il évoque aussi l'arc de Çiva, qui ressemble à l'arc-en-ciel selon les textes, alors que l'arc d'Indra est le nom qu'on donnait à l'arc-en-ciel au Cambodge (Indra produit la foudre et dispense la pluie).
Il évoque aussi l'illumination de (Bouddha, qui redescend du ciel par cet
escalier aux 7 couleurs, dont les rampes sont 2 serpents (nâga).
Les rubans portés par les chamans bouriates, symbolisant la montée de l'esprit du chaman vers le ciel sont appelés arc-en-ciel
[6]. De nombreux mythes associent aussi l'arc en ciel à un serpent mythique (ou groupe de serpents).
La mythologie chinoise le présente comme une fente dans le ciel, scellée par la déesse Nuwa qui pour cela a utilisé des pierres de sept couleurs différentes. Cinq caractères chinois au moins désignent l'arc-en-ciel. Tous contiennent le radical
« Hoei », celui du mot serpent.
Au Tibet, ce n'est pas un pont mais les âmes des souverains qui rejoignent le ciel.
Dans la symbolique occidentale, l'arc-en-ciel (par ce qu'annonciateur du beau temps après la pluie ?) est souvent associé à la joie et la gaieté ou au renouvellement (Un arc en ciel apparait dans le ciel au moment de la naissance de Fou-hi, et chez les Chibcha (Colombie), il protège les femmes enceintes
[7].
Ses sept couleurs sont présentes dans l'ésotérisme islamique (image des qualités divines de l'univers), et en Inde et Mésopotamie elles représentaient les sept niveaux des
cieux. Ses couleurs ont été retenues pour la bannière des gays
L'origine de cette symbolique pourrait être que toutes les couleurs y sont réunies (chaudes et froides, ying et yang pour les chinois).
Le nombre sept est par ailleurs fréquemment considéré de manière positive et comme un chiffre sacré (Cf. Les sept jours de la création du monde, de la semaine, les sept notes de musique, les sept mers, les sept arts, etc.).
Cependant certaines traditions, dont de divination, l'associent à un danger venu du ciel.
Certains peuples d'Asie centrale et du Caucase lui attribuaient le pouvoir d'aspirer l'eau des fleuves et des lacs, voire d'emporter des enfants ou des hommes, de la terre vers le ciel ou dans les nuages.
Il peut aussi annoncer la maladie ou la mort (ex : chez les peuples montagnards du sud-Vietnam, ou chez les pygmées, qui le considèrent comme dangereux serpent du ciel, ou un double serpent soudé).
Il peut annoncer des difficultés politiques («
Quand un état est en danger de périr, l'aspect du ciel change... Un arc en ciel se montre » ; Houai Nan-tseu).
Pour les Négritos Semang l'arc-en-ciel est un python qui brille de toutes les couleurs quand il monte au ciel prendre un bain, mais l'eau de son bain qu'il renverse en pluie sur terre est très dangereuse pour les humains. Pour les Negritos andaman, c'est le tam-tam (parce qu'il est souvent associé au tonnerre ?) de l'
Esprit Forêt, présage de mort ou maladie
[8] D'anciens péruviens ne regardaient pas l'arc-en-ciel, et couvraient leur bouche d'une main, car il est aussi la couronne de plume d'Illapa (Dieu cruel et intraitable du tonnerre et des pluies).
Pour les Incas, l'arc-en-ciel était un serpent céleste mythique. recueilli par les hommes sous la forme d'un vermisseau. Il est devenu gigantesque à force de manger, ce pourquoi il a fallu le tuer parce qu'il imposait qu'on lui donne des coeurs humains à manger. Les couleurs vives de certains oiseaux viennent du fait que leurs ancêtres se sont trempés dans le sang de ce serpent géant
[9].
Les indiens Pueblos nommaient arc-en-ciel l'échelle permettant d'accéder à leurs temples souterrains, évoquant cette fois le lien entre le domaine chtonien et la terre.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arc-en-ciel