30 ans de réclusion pour le "cannibale"7S7 mise à jour
La Cour d'assises de la Seine-Maritime a condamné jeudi à trente ans de réclusion criminelle, assortis d'une peine de sûreté de vingt ans, Nicolas Cocaign, accusé d'avoir tué et mangé un morceau de poumon d'un codétenu.
Après quatre jours de débats et quatre heures de délibéré, la cour a reconnu Nicolas Cocaign, 38 ans, coupable d'homicide volontaire et d'actes de torture et de barbarie sur la personne de Thierry Baudry, 31 ans. Les faits s'étaient déroulés le 2 janvier 2007 dans une cellule de 11 m2 de la maison d'arrêt de Rouen que le meurtrier partageait avec la victime et un troisième détenu.
La cour s'est strictement conformée aux réquisitions de l'avocate générale Elisabeth Pelsez qui n'avait pas réclamé la peine maximale -la perpétuité-, estimant que le discernement de l'accusé était "altéré" sans être "aboli" par des "troubles psychotiques" au moment du crime.
L'avocate générale avait fait siennes les conclusions de la majorité des experts -cinq sur sept- qui, la veille, avaient estimé que Nicolas Cocaign souffrait de troubles psychotiques, mais restait partiellement responsable de ses actes. "Un homme qui bascule dans l'horreur n'est pas nécessairement atteint de folie", avait affirmé Mme Pelsez.
A l'inverse, l'avocat de Nicolas Cocaign, Me Fabien Picchiottino, qui ne savait pas encore s'il allait faire appel du verdict, avait plaidé avec force "l'irresponsabilité pénale" de son client. "Il a tué parce qu'il est fou, complètement fou", avait-il déclaré en s'adressant à la mère de Thierry Baudry qui avait perdu dans cette prison un autre fils, mort par suicide en 1998.
Tout en jugeant les faits "dégueulasses, horribles, monstrueux et exécrables", l'avocat en avait
appelé aux valeurs anciennes de la société. "Depuis le Siècle des Lumières, on ne juge plus les fous, même s'il existe un risque qu'un jour un médecin psychiatre lève la mesure d'hospitalisation d'office
qui serait prise à son égard", avait-il affirmé. (afp)