La télé rend sadique ? Zone extrême, émission polémique

La télé rend sadique ? Zone extrême, émission polémique
Par Chloé Leprince | Rue89 |

France 2 diffuse ce mercredi soir une vraie-fausse émission sadique. Le programme s'appelle « Zone
extrême » et louvoie entre téléréalité et document militant. Christophe Nick, le réalisateur, affirme que son but était de dénoncer le pouvoir avilissant de la télévision sur nos esprits.

Pour ce faire, il a repris à son compte l'expérience de Stanley Milgram, psychologue à l'université américaine Yale.

Dans les années 50, Milgram avait procédé à une expérience aujourd'hui bien connue : dans un laboratoire, des blouses blanches invitaient des quidams, choisis au hasard, à envoyer des décharges électriques à un cobaye humain (complice de l'expérience) : ils s'exécutaient docilement.

Le but de l'opération étant de démontrer la docilité extrême de l'individu. Lequel ne rechigne pas, sous la force de l'injonction, à s'adonner à une violence extrême. Une nouvelle forme de banalité du mal, en somme, comme le montre la bande-annonce de l'émission (Voir la vidéo)

Christophe Nick a marché dans les traces de Milgram. Il a recruté, via un cabinet marketing, un échantillon représentatif de la société pour constituer son panel de « questionneurs » censés passer un cobaye au grill de tests de mémoire ; il a embauché un comédien à même de singer douleurs atroces et
silence inquiétant sous le coup des décharges électriques.

L'intérêt pédagogique de l'opération n'est pas négligeable. Et même les chercheurs les plus sceptiques jugent qu'il s'agit d'une « adaptation convenable » de Milgram.

Les conclusions du livre de Nick sont discutables

Sauf que ses conclusions, médiatisées en amont dans l'ouvrage « L'Expérience extrême » que Nick cosigne avec Michel Eltchaninoff, sont controversées. En affirmant que les Français, parmi les plus réfractaires en 1958 du temps de Milgram, sont devenus autrement plus soumis, Nick s'avance.

De même lorsqu'il soutient que son expérience révèle que la télévision a pouvoir d'injonction hautement plus contraignant que celui des autorités scientifiques.

Laurent Bègue, chercheur en psychologie sociale à l'université de Grenoble, a visionné le programme dans les studios de production en décembre 2009. A l'écouter, on serait tenté de penser que le programme relève de la caricature de Guy Debord et de sa « Société du spectacle ». Adaptée à
l'ère de la téléréalité et pimenté d'un brin de sadisme.

Ce qui rendrait ambigüe la démonstration de Nick : pourfend-il ou pratique-t-il le dérapape télévisuel ? Bègue a listé quatre points qui lui posent problème.

1 Les chiffres n'indiquent pas davantage de soumission

Sur le papier, l'expérience renouvelée par Christophe Nick affiche des chiffres éloquents : 81% des questionneurs seraient prêts à électrocuter le cobaye, contre 60% chez Milgram dans son étude
française la plus connue.

Laurent Bègue : « Nick s'est focalisé sur un livre qui a plus de cinquante ans mais qui a été nourri, depuis, par nombre de travaux. Lesquels montrent parfois des taux de soumission au moins équivalents
à ce qu'il obtient sur le plateau. »

2 L'émission ne compare pas ce qui est comparable

La démonstration portée par Nick est paradoxale : elle vise à démontrer, sur le petit écran et en prime time, que la télévision serait avilissante pour notre éthique et ruinerait notre capacité de discernement.

Mais comme le remarque Bègue, le public chauffé à bloc par le dispositif télé n'est pas comparable aux passants recrutés par Milgram :
« Les gens dans le public étaient simplement venus chercher cela. N'oublions pas qu'ils ont été recrutés pour participer à une émission de téléréalité. Ils s'adonnent simplement à ce pour quoi ils sont là. »

3 La docilité à faire du mal serait imprévisible

Dans leur ouvrage, Nick et Eltchaninoff relancent une vieille lune : on n'a « toujours pas trouvé le gène de l'obéissance et de la soumission ». Comprenez : n'importe qui serait capable de passer à l'acte, sans qu'aucun déterminisme psychologique ou social ne vienne interférer.

Bègue, lui, leur oppose d'autres études sur l'autorité, qui viennent nuancer cette vision fataliste. Il affirme ainsi que les êtres qui se révèlent « les plus aimables, les plus consciencieux », sont par exemple plus à même d'appuyer sur le bouton qui déclenchera la décharge électrique…

C'est aussi valable pour « les femmes orientées à droite et moins enclines au militantisme » -pas de
chiffres significatifs de ce point de vue-là chez les hommes.

Laurent Bègue rappelle en outre que Milgram avait lui-même démontré une relation statistique avec ce qu'il appelait « l'autoritarisme de droite ». Et cela dès les années 60.

4 Des conditions d'expérience pas très éthiques

Huit mois après l'expérience, lorsque Laurent Bègue et son laboratoire ont recontacté les participants au prétexte d'un sondage sur leur rapport à l'obéissance, 90% ont accepté de passer vingt minutes au téléphone avec le chercheur. Moyennant 20 euros.

Aucun n'a mentionné de lui-même le fait d'avoir participé à l'émission quelque temps plus tôt. Quand Bègue les a interrogés sur l'expérience, très rares sont ceux qui ont émis regrets ou suspicion vis-à-vis du dispositif.

Sur la base de leurs récits et quoiqu'on pense du programme, impossible donc de conclure que les participants se seraient retrouvés traumatisés par une émission avilissante.

Une anecdote insuffisante cependant pour combler les failles éthiques de l'expérience. Pour Laurent Bègue, ce n'est pas la recherche sur l'extrême qui est condamnable mais le fait de ne pas avoir prévu de dispositif d'accompagnement digne de ce nom. Notamment l'assistance psychologique, immédiatement après le programme, et le suivi en aval des participants.

Le psychologue grenoblois parle carrément de « faute professionnelle » dans la mesure où l'expérience
a bien déclenché ce que les chercheurs appellent une « altération de l'état émotionnel du sujet ».

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Zone Xtrême - Jusqu’ou va la télé ? docu réalité de France 2
envoyé par thony911. - DÃ©couvrez des webcam de personnalitÃ©s du monde entier.[/dailymotion]

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Alors la plante va sortir son carnet son crayon et on en recause après !

Membre Nombre de messages : 236 humeur : Date d'inscription : 09/04/2009

L'expérience de Pilgram dont ce jeu s'inspire, je ne connaissais pas du tout, ca ressemble un peu au Projet MK Ultra... et MONARCH aussi...

Est ce qu'on aurait un article en stock sur cette expérience?

Salaam

autant ceux qui programment que ceux qui participent sont craignos ; obéir à des ordres abjects sous une supposée pression de l'autorité laisse présager de la soumission des foules en cas de loi martiale....
8 participants sur 10 ont mené l'expérience jusqu'au bout ..... donc il reste 2 sur 10 qui restent humains ....mais qui ont néanmoins commencé l'expérience...
vomitif .....

Bon j'ai regardé le film et le débat !!

je connaissais l'expérience de Milgran de 1960 et des brouettes je ne l'avais poa ressenti aussi fort ptre la colorisation ...

j'ai 7 pages de notes à remettre au propre et c'est poa gagné donc je vous demande un peu de patience ....

Mais là avec un peu de recul et à froid je me sens légèrement manipulée !!!
les questions fusent dans ma petite tête !
oki j'ai allumé la TV pour m'informer sur un sujet qui m'intéresse, démarche volontaire et informative ....
je ne suis poa tombée des nues en voyant le sujet sachant déjà les résultats obtenus par Milgran
l'époque, notre société, le contexte ne pouvait à mon sens qu'être qu'une aggravation des résultats...

Là ou le bas blesse c'est que j'ai une petite voix qui me susurre "pourquoi diffuser cela maintenant, aujourd'hui ?"
La réaction du spectateur lambda va être violente si il prend conscience de la chose !
Et la direction vers laquelle on nous dirige insidieusement est d'une violence extréme et le message me semble clair !

beh beh La télé rend sadique ? Zone extrême, émission polémique ADH06550

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C'est juste changer la couleur du mouton et la direction à prendre !
mais ça reste un mouton ....
La télé rend sadique ? Zone extrême, émission polémique 725410

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Pour ma bestiole suis le lien
----->>>> http://www.paraexodus.com/conspirations-et-science-f20/l-influence-majoritaire-de-solomon-asch-t1155.htm

je vous prépare ça, juste un petit de travail à faire et je complète

Humiliation, violence et cruauté, jusqu’où peut aller la TV réalité ?
La mise à mort en guise de divertissement ?
Quel est le pouvoir de la TV ?
Jusqu’où ce pouvoir peut-il aller ?

Le plateau TV d’un jeu exerce une emprise sur le candidat, on peut aller jusqu’à tuer !
L’expérience de Milgran de 1960 exécutée en labo, avait mise en évidence qu’à 62% les sujets se pliaient au pouvoir détenu par l’autorité. Que la notion de punition engendrait plus de violence …

13 000 Personnes ont été contactées

-> 2 500 ont accepté de participer

80 personnes ont été retenues suite à un questionnaire et ont joué le rôle de questionneur.

Schéma : il s’agit de participer à un jeu TV, sans gain d’argent dans le cadre d’une émission test.
Protocole : énoncé des règles, tirage au sort truqué, 40€ de dédommagement.
Le jeu :
27 associations d’idées à retenir en 1 min
Un maitre du jeu posant les questions à savoir notre sujet d’expérience
Un participant devant répondre et reformer les associations proposées
Un levier déclenchant une punition en cas de mauvaise ou d’absence de réponse
Une sanction physique sous forme de courant électrique croissant
Une émission publique (20 groupes de 100 personnes) exerçant une pression sur le questionneur
Une présentatrice
Un titre : ZONE EXTREME
Un gain d’un million d’euros

A l’énoncé des règles du jeu et de la sanction infligée à notre candidat-acteur à savoir : une punition électrique, les réactions :
Génial !!! / J’ai le mauvais rôle ! /c’est moi le méchant ! /je suis le bourreau ! / J’ai le bon rôle ! / ne m’en veuillez pas !

La pression monte, le plateau, le bruit, l’ambiance, les projecteurs, l’agitation, le stress… Musique et c’est
parti !

Le jeu commence

Nos cobails lâchent : Bonne chance ! / Pauvre jean paul ! / Pardon ! / Il n’a pas de chance ! / Attention
si tu te trompes ça peut faire très mal ! / Aïe ! / Je suis désolée ! / Ça ne me fait plus rire ! / Si on arrête on perd tout ?!

Certains assimilent la notion de torture, d’insupportable …

Attention à la châtaigne ! / laissez moi partir ! / Je veux plus lui faire de mal ! / Je ne me sens pas bien ! / Si il souffre honnêtement … / ça me fait un peu mal !

Ils continuent et envoient la décharge suite à l’encouragement de l’animatrice
La présentatrice recadre pour les indécis par un « vous devez continuer »

Nos cobails : il va me détester ! /mais il est humain ! / J’ai l’impression d’être sadique ! / Non j’arrête ça ne sert à rien ! / Je veux plus !

La présentatrice recadre pour les indécis par un « nous assumons toutes les conséquences »

Nos cobails : Où est l’intérêt de continuer ?!

La présentatrice recadre pour les indécis par un « dans 10 min il vous remerciera »

Nos cobails : vous me posez un cas de conscience ! / Je souffre autant que lui !

Jusque là notre candidat caché aux yeux des cobails est en coulisse et une bande son se contentait de balancer des gémissements, des cris plaintifs et des « on arrête ! » ou je « joue plus ! »

Les mauvaises réponses s’enchainent et les châtiments aussi, on atteint une intensité de 380 V

La régie ne diffuse plus la bande son du candidat ! Silence radio !

Nos cobails : on ne l’a pas entendu crier là ?! / On l’entend plus ! / Il n’y a plus de réactions, c’est peut-être inquiétant là ! / Je pose la question 23 ou on s’arrête ? / Et le libre arbitre …

Dernière décharge 460V et c’est GAGNE !

81 % de nos cobails ont été au bout !!!!!
A savoir 8/10 on subit la loi de la TV et se sont soumis et on obéit ….

A cause de la loi, des règles, de la punition, nous plions alors que nous nous voulons libre, indépendant, le pouvoir, l’autorité nous font basculer dans la soumission sans prendre la peine d’y réfléchir.

Apprendre à désobéir et se demander qu’elle ait la légitimité de l’autorité de cette satanée TV !

L’image de soi est importante, c’est une première fois à la TV, les conditions de jeu, l’obéissance à la présentatrice, …, quel sera l’ordre de vos valeurs, ce que vous désirez paraitre, je souris, je blague, …

Le fait de vous engager dans cette aventure est matérialisé par un contrat signé de votre main, et qui implicitement vous vous devez d’épouser les conceptions des autres.

Vous agissez, vous poussez les manettes infligeant les sanctions et c’est l’escalade …

Cette conception et situation si particulière est appelée ETAT AGENTIQUE, vous sortant de votre quotidien et vous exposant à l’autorité, vous êtes dans l’obligation, au service de l’autre, obturant votre propre pensée et vous vous comportant comme on l’attend de vous.

Intervient la prise de conscience du sujet, les valeurs sont-elles compatibles avec les miennes ?
Mouaif faut voir, on se calme et on continue !
Pas du tout, on arrête tout !

Le système moral est a bien différencié du système légal !
Les deux sont sources de grandes tensions et de stress.

80 V -> 4éme choc : la douleur se fait entendre
Réaction : le rire, une forme d’exutoire qui permet d’abaisser les tensions et de continuer

180 V : On ne rit plus du tout, on est dans l’obligation de faire un choix !
Certains 17 %, optent pour la tricherie afin de contourner l’autorité on accentue la bonne réponse, on change de ton, … On ne respecte plus les règles du jeu ! C’est déculpabilisant et le stress est canalisé.

320 V : le candidat refuse de répondre aux questions ! Nouvelle décision à prendre …
Mais on continue, suivant l’autorité, on fait n sorte d’ignorer la victime, de l’oublier et pour se faire on parle par-dessus ses cris et plaintes, on passe en mode lecture automatique nous permettant ainsi de nous placer en recul de la situation pour 70%.
On dissimule les conséquences de nos actes, on souhaite en finir et vite !

A la sortie 15 % affirment ne pas avoir cru à la réalité du jeu et ce malgré leurs réactions de rire, de tricherie et le stress visible … C’était moralement impossible selon que la TV se livre à cela, mais ils ont choisit de se plier à l’autorité dans la démarche du divertissement, du show, du spectacle doit continuer !

La présentatrice par ses interventions, encourageait à continuer sous 5 injonctions définies et graduées et le coup de grâce nous dirons, demander l’avis du public.

A 180 V on observe des situations d’affrontement ou de refus, un combat est livré !
Nos cobails : Je respecte sa volonté d’arrêter ! / Maitresse du jeu, je souhaite arrêter ! / C’est un être humain ! / Le jeu … je m’en tamponne ! / J »assume toutes les conséquences ! / Y a un problème d’humanité ! / Il s’est exprimé, j’arrête ! / C’est trop dangereux pou lui, j’arrête ! / faut savoir perdre ! / C’est fini !

9 ont opposé un refus à l’autorité, le justifiant par leurs valeurs profondes ! Une personne a évoqué les camps de concentrations …

Il s’agit d’un acte individuel et de la capacité de chacun à livrer combat. L’éducation, la transmission font que certains n’ont pas de résistance à la naissance. Le combat est aussi intérieur, si l’on se limite au
physique alors on continue …

Une candidate sort, refuse le jeu, elle s’écroule, les larmes passent par-dessus bord secouée par la violence de ce combat entre ce qu’elle est et ce qu’elle a fait !

A cela s’ajoute 7 autres cobails portant au nombre de 16 les désobéissants de la zone extrême !

Les autres ont été dans l’impossibilité de désobéir, refusant la responsabilité, la culpabilité leur permettant de continuer malgré leur mauvaise conscience, leur mal être …

Certains reconnaitront avoir été bête et discipliné, assume et font ce qu’on leur dit mais confis avoir été des pantins et n’avoir pas réfléchit, pourtant aucun d’eux n’avait jamais fait de mal à personne, ils s’y sont pourtant résolus !

75 % sont allés au bout sous l’influence de l’autorité sans pour autant avoir jouit de la souffrance de l’autre !

Alors cette TV est elle responsable d’un abus de pouvoir, malgré qu’il n’y ait pas de hiérarchie en cause mais que l’emprise d’un système ?

Regarder la télévision selon l'âge

2005, en %

Au cours des douze derniers mois, avez-vous regardé la télévision, que ce soit chez vous ou ailleurs ?	Tous les jours ou presque				Une ou plusieurs fois par semaine (y.c. le week end)	Seulement pendant certaines périodes ou les vacances	Occasionnel-lement ou rarement	Jamais
	plus de 4 heures par jour	de 2 à 4 heures par jour	moins de 2 heures par jour	total	-	-	-	-
15-24 ans	9	35	34	78	16	3	2	0
25-39 ans	8	42	29	78	15	2	3	2
40-59 ans	11	41	27	79	15	2	3	1
60 ans ou plus	23	48	22	93	4	0	1	2
Ensemble	13	42	27	82	12

Note : Certains questionnements
ont évolué en 2005 par rapport aux enquêtes précédentes et les résultats
ne sont plus directement comparables.

NB : la somme ne correspond pas
toujours en raison des arrondis

Champ : France métropolitaine,
individus âgés de 15 ans ou plus.

Lecture : 93% des individus de 60
ans ou plus ont regardé la télévision tous les jours ou presque au cours
des douze derniers mois, dont 23% qui l'ont fait plus de 4 heures par
jour.

Source : Insee, enquête
permanente sur les conditions de vie 2005.

Cette expérience terrifiante, présentée dans le documentaire "Jusqu'où va la télé?" sur France 2, n'est pas inédite. Ce qui est inédit en revanche, ce sont ses résultats.

Dans les '60s, le psychologue américain Stanley Milgram a réalisé une expérience dans le but d'évaluer
l'obéissance d'un individu soumis à une autorité.

Le dispositif est très simple: deux personnes sont complices (A et E), et la troisième est "testée" (S). La personne A est censée avoir mémorisé une liste de mots, qu'elle doit réciter à la personne testée (S) en présence d'un faux scientifique (E), incarnant l'autorité.

La télé rend sadique ? Zone extrême, émission polémique 250px-Exp%C3%A9rience_de_Milgram

La télé rend sadique ? Zone extrême, émission polémique 250px-Exp%C3%A9rience_de_Milgram

Pour chaque mauvaise réponse, S doit envoyer une décharge électrique "fictive" à A. S croit que ces décharges sont réelles. Et celles-ci sont de plus en plus fortes. D'abord 45V, puis 75V, 120V, 135V, jusqu'à 450V, qui est une décharge généralement mortelle.

Le complice A simule pour chaque décharge une réaction de douleur spécifique: il gémit à 75V, puis il crie
à 120V, hurle à 135V, supplie qu'on le libère à 150V, et ainsi de suite... L'expérience prend fin quand le sujet S a accepté d'actionner trois fois la manette des 450V.

Les résultats de cette expérience diabolique ont montré qu'environ 60% des sujets testés allaient jusqu'au bout, c'est-à-dire infliger trois décharges mortelles à un individu après lui avoir fait subir une séance de torture en règle.

France 2 a réitéré cette expérience. Seulement ici, le prétexte fictif n'est plus une expérience scientifique, mais un jeu TV...

La figure d'autorité n'est plus un scientifique, mais la présentatrice de l'émission et surtout son public,
qui encourage en criant et en tapant des mains la personne testée à administrer les décharges électriques, à chaque fois que celle-ci hésite à poursuivre.

Les résultats sont très différents de ceux de l'expérience initiale, puisque dans le cas de France 2, ce ne sont plus 60% mais 80% des personnes testées qui vont jusqu'au bout!

La conclusion est claire: la société (le public) soumet bien plus facilement les individus qu'une figure
d'autorité "classique" (un scientifique, un professeur, etc...). C'est en effet la société qui est ici en cause, bien plus que la TV.

Nous entendons souvent, ici et là, que l'autorité est en crise. Que les profs ne sont plus particulièrement respectés en tant que tels, que le pouvoir politique est moins "dominateur" dans ses rapports avec les citoyens, que les consommateurs sont plus avertis et méfiants à l'égard de la publicité, etc...

Tout ceci est extrêmement positif, puisque ça traduit une émancipation des individus vis-à-vis de ceux qui jadis exerçaient une autorité illégitime.

Mais la société n'est-elle pas une figure d'autorité plus dominatrice et efficace que toutes les autres? C'est ce que prouve cette expérience. Nous sommes beaucoup plus soumis au regard et à l'opinion de la masse "des autres" que de qui que ce soit d'autre.

Et la soumission à ce regard peut nous conduire au pire. Comme parfois même à passer à côté de notre propre vie.

les intrus de l'infini

La téléréalité se renouvelle: le coaching plaît plus que le huis clos trash

Faible audience pour "La Ferme des célébrités" mais carton pour "Top Chef": les téléspectateurs
s'éloignent des tout premiers formats de téléréalité, trash et jouant sur le huis clos, et plébiscitent désormais les émissions de coaching, plus proches d'eux.

Entre les concours de chant ("Star Academy"), les huis clos voyeuristes où les candidats ont pour seul objectif de passer à la télé ("Loft Story", "La ferme des célébrités"), les émissions de séduction ("l'Ile de la tentation") ou "sportives" (Koh Lanta), le téléspectateur est submergé depuis des années par la
téléréalité basique.

Celle-ci "prétend montrer la réalité toute crue, or la vie quotidienne de chacun est rarement passionnante", explique Valérie Patrin-Leclère, chercheur en communication. Pour pimenter ces émissions, les chaînes scénarisent donc à l'excès (larmes, disputes, bagarres, insultes, vocabulaire grossier) et font appel à des participants caricaturaux.

"en scénarisant trop, les producteurs tuent le genre. Nous assistons actuellement à des programmes répétitifs, qui ne donnent plus la part d'inédit attendue, avec des participants tellement avides de célébrité qu'il est manifeste qu'ils jouent un rôle.
Et comme ce ne sont pas des acteurs, ils jouent relativement faux", analyse la chercheuse.

Lors de sa dernière édition, la "Ferme des célébrités" sur TF1 a ainsi été remportée par Mickaël Vendetta, un jeune, mégalomane assumé, dont le seul mérite est d'avoir inventé la "bogosse-attitude". TF1 n'a attiré que 3,2 millions de téléspectateurs lors de la finale le 9 avril, deux fois moins que pour la première, fin janvier.

La 10ème saison de "Koh Lanta" (TF1), démarrée fin mars, a perdu 1,3 million de téléspectateurs entre la première diffusion et la toute dernière. La 8ème de la "Nouvelle Star" (M6), actuellement en cours, attire en moyenne 3,5 millions de téléspectateurs, contre 4,6 millions la saison précédente.

Les accusations de trucages de l'émission "Pékin Express" en 2008 et la requalification de la prestation des candidats de l'"Ile de la tentation" en contrat de travail ont ajouté à la fausseté de l'"ancien modèle", selon les experts du secteur.

Vendredi, TF1 va tenter de renouveler le genre avec "L'amour est aveugle". Des femmes et des hommes vont essayer de trouver l'amour dans une chambre obscure...en se touchant, se sentant et
s'écoutant. Le téléspectateur "regardera" les rencontres grâce à des caméras infrarouges.

"TF1 va chercher le téléspectateur sur ses instincts les plus vils, en exacerbant le voyeurisme, voire le sadisme", juge Virginie Spies, analyste des médias à l'Université d'Avignon.

A l'inverse, les émissions de coaching, proposant de redécorer la maison, d'apprendre à bricoler, de mieux éduquer les enfants, de cuisiner, prennent moins de risques. Et elles ont le vent en poupe parce qu'elles montrent des gens ordinaires.

"Ces émissions consensuelles et apparemment dignes, ne font pas souffrir les participants, ne les mettent pas dans l'embarras et leur offrent une meilleure vie", analyse Mme Valéry Patrin-Leclère.

Elles "flattent notre ego car c'est très rassurant de regarder les problèmes des autres", ajoute Virginie Spies.

M6 est spécialisé dans le genre, avec ses émissions de cuisine ("Top Chef", "Un dîner presque parfait"), de déco ("D and Co) ou d'"éducation" (Super Nanny).

Dernier point, le coaching, qui célèbre la consommation, a d'autant plus d'avenir qu'il offre un espace idéal pour les annonceurs.

http://actu.voila.fr

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