geranium
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 | Sujet: Les vampires sont à la mode  Dim 6 Sep - 15:16 | |
| Les vampires sont à la mode Nouvelbobs.com – 21.07.09Jamais les vampires n'ont autant été à la mode. Télé,ciné, livres…ils sont partout. Est-ce la crise économique ou un désir secret
de domination ? Les psychologues donnent leur avis sur cette obsession des suceurs de sang. ll y a trois choses que Kendra Porter de Cleveland regarde chez un homme. Elle les aime intelligents, drôles et grands. Il est admis qu’ils seront tièdes, éveillés et qu’ils respirent. C’estpourquoi Porter, 27 ans, admet être plus qu’un peu perplexe quant à son
dernier béguin : un charmant vampire de 1000 ans nommé Eric, l’une des magnifiques créatures qui animent la sérieTrue Blood sur HBO, basée sur le best-seller "Southern Vampire Mysteries" de Charlaine Harris. "C’est très embarrassant" avoue Porter, décoratrice d’intérieur, qui organise ses soirées du dimanche en fonction des horaires de la série. "Je n’avais versé dans les histoires de vampires. À présent, c’est une obsession. Je n’ai qu’un mot à la bouche : mords moi. Mais, vous savez, de cette façon si agréable.
Pauvre Mademoiselle Porter. Où était-elle, alors que les non-morts sont à la mode depuis des années ? Les vampires, toutefois, n’ont jamais été aussi chauds qu’aujourd’hui — version "ambiance torride et passons sous la douche".
Aujourd’hui, les femmes sont à ce point attirées sexuellement par les vampires, que les publicitaires sont entrés dans le jeu
(et qui refuserait de batifoler un peu avec un vampire, surtout si c’est Alexander Skarsgard ?). Sur une nouvelle affiche Gillette qui
fait référence à True Blood, un beau vampire caresse sa peau rasée de frais, à côté du slogan : "Sexy à mort". Dans une autre publicité pour une eau de toilette Marc Ecko, un vampire grignote le cou d’une femme nue, sous le slogan "Attirez un humain". Comme s’ils avaient besoin d’aide.
À moins d’avoir passé les derniers mois à dormir dans un cercueil — et si c’est le cas, vous avez de la chance — vous aurez noté que le genre le plus en vogue ces temps-ci, c’est la saignée. Films de vampire, fan-clubs et bien sûr, romans de vampire à l’eau de rose sur fond de paranormal se disputent notre attention. Cet automne, la chaîne CW lance Vampire Diaries (carnets intimes d’un vampire), un soap opera pour ado qui devrait donner envie au public de Gossip Girl de se faire croquer par quelqu’un d’autre que Chace Crawford (acteur de la série Gossip Girl ndt). La semaine prochaine, le salon Comic-***edit adeq*** international de San Diego, qui célèbre tous les aspects de la culture pop, proposera aux visiteurs du vampire à haute dose, et notamment un débat avec des membres de la distribution de True Blood et de son producteur exécutif Alan Ball. Et une autre manifestation de frénésie vampirique est devant nous : la première édition deVampire-***edit adeq*** s’ouvre le mois prochain en Californie du Sud. Décrite comme la première convention consacrée aux vampires, elle proposera sur deux jours à Hollywood un festival du film de vampire, des débats, et une
danse macabre avec go go danseurs et danseuses habillés "vampirerotica".
"En ce moment, c’est ce qui excite le plus les gens", indique Heidi Johnson, directeur des relations publiques pour Vampire-***edit adeq***. "Même ma grand-mère s’est mise aux vampires".
Vampires et sexualité sont inexorablement imbriqués depuis l’époque ou le Comte Dracula, le prédateur sexuel iconique imaginé par Bram Stoker, plongeait ses crocs dans le cou de Mina et Lucy, en 1897. Et bien avant que Robert Pattinson (le Edward Cullen deTwilight), ou encore Stephen Moyer et Skarsgard (Bill Compton et Eric Northman le duo de vampires de True Blood)
ne fasse vibrer les cœurs féminins, un Frank Langella jeune et viril en faisait de même en 1979 avec son interprétation rusée du comte, dans l’adaptation cinématographique signée John Badham. Tout comme un Gary Oldman portant lunettes et curieusement sexy, dans le Dracula deFrancis Ford Coppola, en 1992. Ou encore Tom Cruise et Brad Pitt, qui montraient les dents dans la version cinématographique des Entretiens avec le vampire d’Anne Rice, en 1994.
Il y a néanmoins quelque chose de plus attirant chez le vampire d’aujourd’hui. Ce n’est pas qu’il soit simplement sexy. C’est le fait
que toutes les filles veuillent coucher avec lui.
D’unecertaine façon, ces nouveaux vampires ont eu les crocs limés — certains utilisent des préservatifs, d’autres brillent au soleil comme des mannequins pour Abercrombie & Fitch (d’accord, seulement les vampires de Twilight). Mais ces altérations au mythe du vampire ont peut-être aidé à humaniser les personnages, les transformant en Roméo modernes pour toutes les Juliettes en prise aux angoisses d’ado. Alan Ball, de True Blood, déclare que ses vampires parlent "d’un groupe de gens qui tentent de s’assimiler, de trouver leur voie dans le monde. Le concept selon lequel un groupe tel que les vampires est craint, mal compris, fait figure d’élément étranger, est très intéressant"L’hypersexualité, associée au danger potentiel, fait que le désir de l’étreinte du vampire s’empare même de femmes chez qui on ne l’attendait pas.
L’obsession actuelle pour les vampires ne s’explique pas seulement par les crocs.
Elle joue peut-être le rôle de baume pour des problèmes plus importants, selon Donovan Gwinner, professeur assistant d’Anglais à
l’Université Aurora. Dans la classe de Gwinner : "Got Blood ? Les vampires dans la littérature, les films et la culture populaire", on demandait aux étudiants de lire plusieurs romans à base de vampires, dont le Dracula de Stoker et des ouvrages populaires signés Rice, Harris et Stephenie Meyer. "On s’y plaint souvent d’un monde qui – craint-", plaisante Gwinner (jeu de mot intraduisible sur "sucks", aussi bien "qui craint" que "qui suce", ndt), "mais en ces temps de récession économique, de peur de perdre son emploi et de guerre, le mythe du vampire parle réellement aux gens. Qui ne voudrait être puissant, quasi-immortel, toujours en contrôle et incroyablement désirable ?"
Peu de gens, comme en attestent les auteurs de romans de vampire. L’imagerie a toujours eu la subtilité d’un marteau-pilon, dit Laurel K. Hamilton, auteur des best-sellers de la série "Anita Blake, Vampire Hunter". "C’est crocs, pénétration, extase", confirme-t-elle. "Nos lecteurs savent que de faire l’amour avec un vampire est en quelque sorte la meilleure expérience sexuelle que pourra jamais éprouver une femme".
Marliese Engel Traver, une publicitaire new-yorkaise de 25 ans, sait exactement ce que veut dire Schlozman. Elle est fan de tout ce qui est vampires depuis qu’elle fut une ado fan de Buffy. Depuis, elle est passée à Twilight (dont elle a lu tous les livres et vu le film trois fois), et le dimanche soir, avec son mari Tom, regarde True Blood. Pour elle, c’est le côté mauvais garçon, ce qu’elle appelle le "fruit défendu" du vampire, qui semble l’exciter. "J’aime les vampires de Twilight pour la romance, et True Blood pour tout le reste" explique Traver avec un petit rire. "Disons que ce qu’on voit à l’écran peut souvent se refléter dans la vraie vie. Mon mari est ravi que j’aime cette série". Qui sait ? Peut-être verrons-nous bientôt des vampires ouvrir des cabinets de conseil conjugal.
Joan Raymond
Traduction française de David KornEt pourquoi pas ? Après tout "en général, ils ont des siècles d’entraînement", confirme l’auteure Chalaine Harris. Chez elle, les suceurs de sang se promènent au grand jour, fiers, et se fondent avec le reste de la population grâce à un substitut sanguin qu’ils peuvent acheter à l’épicerie du coin. Selon elle, leur attrait, c’est la jeunesse éternelle. "Rester jeune est notre obsession. Un vampire se moque de la sécu ou des prothèses de hanche. C’est pour nous quelque chose de totalement irrésistible ".
La licence poétique lui permet d’emmener ses vampires partout ou elle le désire, mais elle admet l’existence d’une certaine contrainte
l’obligeant à les dépeindre au moins pour quelques-uns sous les traits de héros sexy, plutôt que de simples machines à tuer. Ainsi dut-elle dans un de ses livres couper une scène dans laquelle Sookie Stackhouse, l’intrépide serveuse télépathe, utilise une calculatrice pour déterminer le nombre de gens que son vampire d’amant, Bill, a tué avant de se "mélanger" avec les humains. "La scène était drôle et horrible à la fois, et je voyais très bien Sookie faire ça", s’amuse Harris. "Mais j’ai compris qu’il serait difficile de voir en Bill un personnage attirant une fois que Sookie serait arrivé dans les centaines de milliers ou plus".
C’est pourtant ce potentiel morbide qui donne aux vampires une bonne partie de leur attrait sexuel. "C’est un peu comme l’asphyxie auto-érotique, mais en vrai" explique Katherine Ramsland, professeur de psychologie à l’Université DeSales. "En termes fantasmatiques, la mystique du vampire est à 90 % sexuelle.
C’est une métaphore du sexe dangereux. Si ça tourne mal, fini pour vous". Pour son livre, Piercing the Darkness (percer les ténèbres, ndt), Ramsland a passé plusieurs années à étudier les vampirophiles fanatiques, ceux qui ont transposé dans la vraie vie
le fantasme vampirique. Pour nombre d’entre eux, ce sont des professionnels (avocats, courtiers, politiciens), d’autres sont
simplement perdus. Ce qui a frappé Ramsland, c’est le fait que la plupart des femmes désiraient plus être la victime que le chasseur. "Je pense qu’il est curieux d’être l’empalé, celui qu’on a séduit" dit-elle. "Chez les femmes que j’ai rencontrées, un grand nombre cherchait à perdre le contrôle. Je pensais que les femmes avaient un peu plus évolué".
À en croire les forums, sites de chat et fan-club, cette routine "séduction, perte de contrôle" compte pour beaucoup dans ce fantasme. "À mon avis, il arrive que les femmes désirent simplement être protégées, ce qui n’est pas une mauvaise chose".
Ceci est peut-être lié aux angoisses de l’adolescence restées en nous. "Je suis un homme de petite taille, juif, et j’adore les vampires. C’est à cause de la classique relation tourmentée, de l’altérité", explique le Dr. Steven Schlozman, professeur assistant de psychiatrie à la Harvard Medical School. Dans son mémoire "Vampires and Those Who Slay Them" (les vampires et ceux qui les tuent"), publié dans le journal Academic Psychiatry, Schlozman considère que Buffy, par exemple, adresse des challenge de développement clé chez les adolescents, que certains adultes n’ont pas encore bien compris.
Dans l’épisode "Gone", Buffy s’amuse à allumer Spike, le mauvais garçon vampire, alors qu’elle est invisible, ce que Schlozman considère comme la métaphore "parfaite" pour le désir adolescent que les adultes peuvent éprouver pour l’amant vampire.
"On a ce désir, mais pas question pour qui que ce soit de savoir que l’on aime les vampires" dit-il. "Pour autant, on s’amuse bien". [/size] | |
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