En France, 500 000 personnes seraient liées à un mouvement sectaire. Pour organiser la lutte antisectes, le gouvernement a confié les rênes de la Miviludes, au magistrat Georges Fenech, ancien président de la commission d’enquête sur les sectes et les mineurs.
Loin d’être un nouveau venu dans le monde organisé de la lutte antisectes en France, Georges Fenech participe depuis vingt ans à toutes les commissions contre les dérives sectaires. A la fin des années 1980, alors magistrat à Lyon, il instruit une longue affaire contre l’Eglise de Scientologie. Plusieurs responsables lyonnais de l’Eglise ont alors été condamnés pour escroquerie, extorsion de fonds et pour homicide involontaire après le suicide d’un adepte.
Ancien député du Rhône et président de la commission d’enquête sur les sectes et les mineurs, il a été chargé en avril par le Premier ministre François Fillon d’une mission d’évaluation des "dispositifs judiciaires conçus pour lutter plus efficacement contre les dérives sectaires".
Vrai combattant, Georges Fenech est un président légitime de la Miviludes, mais aussi un juge au cœur d’une polémique : il est mis en examen pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire dite de "l’Angologate" ou affaire Falcone, portant sur 790 millions de dollars de vente d’armes vers l’Angola. Il lui est reproché d’avoir reçu, en 1997, en tant qu’ancien président de l’Association professionnelle des magistrats (APM), 15 000 euros de la société de l’homme d’affaire Pierre-Joseph Falcone.
Par le passé, Georges Fenech s’est déjà trouvé devant les juges. En 1998, il a été condamné pour "injures raciales publiques" après avoir publié, dans la
Revue de l’Association professionnelle des magistrats (APM), le billet d’un magistrat mettant en cause Albert Lévy, substitut du procureur de Toulon, dans lequel il avait écrit : "Tant va Lévy au four qu’à la fin il se brûle."
Reste que la nomination de ce pourfendeur des dérives sectaires à la tête de la Miviludes parvient à point nommé : l’Association spirituelle de l’Eglise de scientologie (principale structure de l’Eglise de scientologie en France) et sa librairie, la SEL, ont été renvoyées, il y a quelques jours, devant le tribunal correctionnel de Paris en tant que personnes morales pour "escroquerie en bande organisée". Et tombe au moment où se développent de nouvelles formes d’embrigadement dans l’Hexagone ainsi même que des pratiques comme le satanisme.
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