Le simple fait de prendre une résolution du Nouvel An augmente vos chances d’arriver à vos fins.
par Gaëlle Lussiaà-Berdou
Vous vous êtes promis de voir vos parents plus souvent ou d’arrêter de fumer en 200(-) ? Comme les 40% de la population qui prennent des résolutions au Nouvel An, vous avez déjà fait un pas de géant: le simple fait d’avoir résolu de changer un comportement augmente vos chances d’arriver à vos fins.
C’est ce que démontre une étude de John Norcross, de l’Université Scranton, en Pennsylvanie, parue en 2002 dans le Journal of Clinical Psychology. Le psychologue a comparé 159 personnes qui avaient pris des résolutions du Nouvel An à 123 sujets qui voulaient changer leurs habitudes, sans s’en être fait la promesse. Après six mois, 46% de ceux qui avaient résolu de perdre du poids ou d’arrêter de fumer avaient tenu parole. Mais seuls 4% de ceux qui n’avaient pas fermement exprimé leur désir de changer avaient réussi à le faire.
Quelques stratégies s’imposent néanmoins, constate Richard Koestner, professeur de psychologie à l’Université McGill. Tous les ans, en janvier, il raconte à ses étudiants qu’il lui a fallu quatre résolutions avant de réussir à faire plus d’exercice et que, malgré au moins cinq tentatives, il ne parle toujours pas français… Pourquoi? D’abord, un objectif doit être bien formulé, précis et accessible, estime-t-il.
Ce genre de décision doit aussi venir véritablement de soi. «Les résolutions découlent souvent d’un sentiment de culpabilité. Du coup, elles demandent beaucoup plus de volonté et de maîtrise de soi», explique le chercheur, qui a publié une étude sur le sujet dans le Journal of Personality and Social Psychology, en 2002.
Parmi la soixantaine d’étudiants sondés, ceux qui avaient pris des résolutions concordant avec leurs valeurs personnelles plutôt qu’avec celles de leurs proches ou avec des pressions sociales ont mieux réussi que les autres à tenir parole.
Selon l’étude de John Norcross, c’est l’ampleur de la préparation qui prédit, mieux que tout autre facteur, le succès d’une résolution. Richard Koestner abonde dans le même sens: un plan concret constitue à ses yeux l’ingrédient essentiel de la réussite. Vous voulez perdre du poids, la résolution la plus populaire? Choisissez à l’avance à quel moment vous comptez faire du sport ou décidez si vous apporterez un lunch au bureau au lieu de manger à la cafétéria. Autrement dit, mieux vaut commencer à se préparer avant les fêtes, plutôt que d’attendre le matin du 2 janvier pour jurer de se mettre au régime!
En fait, le Nouvel An n’est peut-être pas la période idéale pour prendre des résolutions. «Il fait froid, on a du mal à se déplacer, on doit s’habiller davantage, note Richard Koestner. Parce que cette période demande plus d’énergie et de ressources personnelles, le début de l’année est peut-être le pire moment au Québec pour changer ses habitudes.» À quand les résolutions du 1er juillet ?
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