On qualifie d’apocryphe (du grec απόκρυφος / apókryphos, « caché ») un écrit « dont l'authenticité n'est pas établie » (Littré). Dans le domaine biblique, l'expression désigne, à partir de la construction des canons, un écrit considéré comme non authentique parce que jugé par les autorités religieuses comme non inspiré par Dieu. Cependant, saint Jérôme nommait « apocryphes » les livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament et les considérait comme non-canoniques.
Le qualificatif « apocryphes » est donné par les protestants à certains textes appelés deutérocanoniques par les catholiques, qui se trouvent dans la Septante et la Vulgate mais pas dans la Bible hébraïque. Les livres de l’Ancien Testament que les catholiques nomment « apocryphes », sont dits « pseudépigraphes » par les protestants.
Le doute sur l'authenticité va de pair avec le doute sur l'inspiration et est à l'origine de la construction des canons par une autorité, car c'est le critère invoqué pour justifier de l'introduction ou du rejet d'un texte dans le canon. Le critère d'authenticité dépend donc, comme le montre Origène, de la confiance du lecteur à l'égard de cette autorité.
Les apocryphes sont toutefois à distinguer des pseudépigraphes, qui sont des œuvres dont on ne peut assurer l'origine, ou attribuées à une personne dont on sait qu'il est impossible qu'elle les ait écrites elle-même.
L'exégèse moderne a montré que c'est le cas de plusieurs textes canoniques. En fait, les critères d'authenticité ont notablement évolué depuis le temps de la construction des canons. L'Antiquité admettait comme authentique un écrit qui n'avait pas été directement rédigé par son auteur désigné mais qui en reflétait la pensée, par exemple s'il émanait d'un groupe de disciples.
Les apocryphes sont précieux pour étudier les formes littéraires comme le contexte de production des œuvres canoniques et pour connaître les mouvements religieux dissidents du judaïsme et du christianisme anciens.
Deutérocanonique (du grec δευτερος, deuxième) signifie « entré secondairement dans le canon », ce qui n'implique pas une hiérarchisation du degré d'inspiration.
L'Église catholique nomme apocryphes les textes qu'elle n'a pas retenus dans son canon tandis que les Églises issues de la Réforme les nomment pseudépigraphes. En ce qui concerne les écrits de l'Ancien Testament, elle nomme deutérocanoniques ceux que les Églises protestantes nomment apocryphes.
Cette différence tient au fait que le christianisme a d'abord tenu pour inspirée la Septante qui contient de nombreux livres qui n'étaient pas dans la Bible Hébraïque. Au XVIe siècle, les humanistes comme Didier Érasme et Jacques Lefèvre d'Étaples, ainsi que les protestants reviennent au texte hébreu là où Jérôme avait compilé les sources grecques et hébraïques.
Catholiques et orthodoxes font valoir que le canon court, retenu par les Églises réformées, a été fixé par des docteurs juifs au Synode de Jamnia, après l'apparition du christianisme et en réaction contre lui.
Les livres deutérocanoniques du Nouveau Testament sont très généralement acceptés par les (institution)]Églises chrétiennes.
Les apocryphes de l'Ancien Testament constituent un corpus de textes très variés de la littérature juive (mais qui nous sont essentiellement parvenus par l'intermédiaire du christianisme), du IIe siècle av. J.-C. à la fin du Ier siècle, qui n'ont pris place dans aucun canon.
Appelés aussi Écrits intertestamentaires, ils ne comprennent normalement pas les écrits de Qumrân (mais André Dupont-Sommer les y incluait), ni les écrits philosophiques hellénistiques, les targums et les écrits rabbiniques.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Apocryphe