L’arbre est le sommet de l’évolution du règne végétal. Il est un des éléments essentiels de la nature et de la vie sur notre planète. Il est le représentant majestueux de la forêt qui est, dit-on, les poumons de la terre. Il est le symbole de la nature vivante et de l’union du ciel et de la terre.
De tout temps l’arbre a été au centre de la méditation et de la vie des hommes. Il a été le premier refuge et le premier moyen de faire du feu. La forêt a été la première église et ensuite dans tous les temples, les colonnes seront représentées par des arbres.
Dès la première page de la Bible, l’arbre est présent. Dieu place l’homme au milieu du jardin d’Éden en compagnie des grands arbres. Dieu parle à l’homme par leur intermédiaire. Il y a entre autres un arbre de vie et d’immortalité et un arbre de la connaissance du bien et du mal. Jésus compare l’homme avec un arbre lorsqu’il dit : «C’est à ses fruits que l’on reconnaît un arbre.» Les arbres «beaux à regarder et bons à manger» dont parle la Genèse représentent des anges, des intelligences, des idées.
Dieu se manifeste à Moïse à travers un buisson ardent. Depuis les temps les plus reculés, l’arbre a joué un rôle fondamental dans la spiritualité humaine. Toutes les traditions possèdent leur arbre sacré et tous les grands fondateurs de culture et de religion ont eu une histoire avec un arbre de sagesse.
Lorsque la tradition kabbalistique nous raconte que Moïse a vu un buisson ardent, elle sous-entend un Maître-Arbre, un arbre de vie, un arbre-homme, un homme divin, uni avec Dieu. Moïse reçoit de ce hiérophante l’initiation qui scelle l’alliance entre la nature, l’homme et Dieu. L’arbre est le symbole de cette alliance de feu, il en est l’image. L’arbre et l’homme sont frères. Il existe un arbre à l’intérieur de l’organisme subtil de l’homme. Les hindous l’appellent kundalini, le feu de Dieu. Ce feu de la kundalini est aussi en rapport avec un serpent qui doit s’élever de la terre pour retrouver le ciel à travers les fins canaux de l’organisme de l’homme. Nous retrouvons encore l’histoire du serpent à côté de l’arbre.
La science secrète des Égyptiens que Moïse a transmise aux 70 prêtres élus s’appelle la kabbale. Tous les enseignements de la kabbale sont condensés dans le schéma de l’arbre de vie, de l’arbre séphirotique. Les séphiroths sont dix sphères, dix fruits qui incarnent dix vertus que l’homme doit acquérir pour élever sa conscience vers Dieu.
Nous retrouvons les dix commandements que l’Éternel donne comme condition pour la célébration de son alliance. Cet arbre de vie est en harmonie avec l’univers et il est aussi une image parfaite de l’homme qui a réussi à rétablir l’harmonie cosmique en lui. Moïse monte sur la montagne de l’initiation pour rétablir cette harmonie. Il veut réunir le ciel et la terre en son coeur et sceller une alliance de feu et de lumière. Il scellera cette alliance au nom du peuple de Dieu, mais elle lui restera personnelle. Il devient un arbre de vie, un arbre de sagesse qui donne ses fruits au monde.
Le peuple de Dieu est composé des âmes qui se tournent vers les grands arbres pour en recevoir la bénédiction. L’arbre permet de se relier avec les mondes supérieurs et de manifester leur splendeur, leurs vertus.
La première sphère de l’arbre de vie s’appelle MALKOUT. Elle représente le royaume de la nature vivante dans son aspect visible et énergétique et elle correspond au corps physique de l’homme.
La deuxième sphère s’appelle IESODA. Elle correspond à la région de la lune. Cette sphère n’est pas physique dans le sens où la contre-culture matérialiste le conçoit. Avec IESODA, nous entrons dans le royaume invisible. C’est dans cette région que vit le moi invisible de l’homme, avec ses pensées, ses sentiments, ses désirs.
La troisième sphère s’appelle HODA. C’est la région de Mercure, encore connue sous le nom d’École divine. Les Égyptiens l’appelaient l’intellect, mais cela n’a rien à voir avec l’idée que nous nous faisons de la pensée. Il s’agit plutôt de sagesse.
La quatrième sphère s’appelle NETZACH. C’est la région de Vénus. Dans cette sphère on peut percevoir la vie intérieure du rapport profond, des causes secrètes qui unissent les choses entre elles. La loi de cause à effet est mise en évidence. L’âme est perçue dans son essence immortelle. La cinquième sphère s’appelle TIPHÉRET. C’est la région du soleil, du Christ, du moi supérieur. C’est le règne de la beauté et de l’harmonie.
La sixième sphère s’appelle GEBOURAH et elle correspond à la planète Mars. C’est le domaine de la force, du courage, de l’initiative et surtout de l’individualisation. La septième sphère s’appelle HESED. Elle correspond à Jupiter. Au-dessus du principe de l’individualisation se tient l’océan de l’âme universelle. C’est le lieu de la véritable religion en esprit et en vérité. Les véritables chefs d’État, les rois, les guides authentiques sont inspirés par cette région sublime.
La huitième sphère s’appelle BINAH et correspond à Saturne. Elle est gouvernée par l’ordre céleste, par la structure de lumière de la loi de Dieu. Tout y est organisé.
La neuvième sphère s’appelle HOKMAH et correspond au cercle du zodiaque avec ses 12 signes qui sont les douze tribus d’Israël, les 12 disciples autour du Christ. C’est la région du Verbe de Dieu qui parle dans le coeur de tous les enfants de la lumière.
La dixième sphère s’appelle KETHER. Elle correspond au ciel étoilé et incarne la source de Dieu, la vision de Moïse. Au-delà de la dixième sphère se tient l’insondable lumière infinie.
Il faut comprendre que toutes ces sphères se trouvent à l’intérieur et à l’extérieur de nous. A travers les dix commandements de Dieu, Moïse donne une méthode pour éveiller ces centres en soi et pour faire circuler l’énergie entre eux. C’est tout un programme, tout un chemin, toute une discipline. C’est à la fois un idéal et une autre façon d’être au monde.
L’homme de la contre-culture se moque totalement des fruits de l’arbre de vie. Il ne veut pas les goûter et refuse de connaître des états d’être supérieurs de la conscience. Il ne s’intéresse qu’au côté physique, qu’aux écorces des choses et des êtres. Il transformera les dix paroles de Dieu en code pénal et bâtira de grosses prisons pour enfermer et sacrifier ceux qui le dérangent. Mais ces dix paroles ne sont pas pour lui car elles le condamnent lui aussi. Elles sont prononcées pour ceux qui aspirent à s’éveiller à travers les sphères supérieures de leur être pour rejoindre «le Père qui est aux cieux», l’Osiris qui se tient dans l’au-delà, dans le subtil. Vivre en harmonie avec la nature vivante (le buisson ardent), Dieu (les dix paroles) et l’humanité de lumière (Je suis le Dieu de tes pères), voilà l’idéal grandiose proposé par les prêtres d’Égypte et par les initiés de tous les peuples. Cet enseignement contient toutes les semences d’un futur positif et beau.
«Je suis le je, ton Dieu, qui te délivre des ténèbres de l’esclavage et qui te fait sortir de la maison de servitude.»
En se concentrant sur le schéma de l’arbre de vie et en méditant sur les commandements qui correspondent aux séphiroths on peut découvrir tout un système qui est en harmonie avec la nature, l’homme et le monde divin.
Cela introduit en soi un ordre, une harmonie, une santé, une lumière. Contempler la perfection finit par faire naître en soi le parfait.
Le Maître Jésus lui aussi a enseigné l’arbre de vie à sa manière à travers sa prière : «Notre Père». Ainsi, Moïse et Jésus se rejoignent et il existe une grande similitude entre l’ésotérisme des 10 commandements et la prière du Christ. D’ailleurs ces deux maîtres faisaient parti d’une même tradition essénienne.
Lorsque des disciples sont venus voir le Maître Jésus pour lui demander comment il fallait prier, celui-ci leur a transmis le «Notre Père». Cette prière est une invocation qui résume tout l’enseignement de Jésus et des esséniens.
Elle repose entièrement sur la structure du sixième commandement de Moïse : «Tu honoreras ton Père et ta Mère.»
Le Père est placé au-dessus de tout, comme la source invisible de toute existence. C’est le Père commun à tous les êtres qui est invoqué.
La première idée est celle de la fraternité universelle. Ayant le même Père, l’esprit universel et la même Mère, la nature vivante, nous sommes tous frères et soeurs. La loi de Dieu de Jésus repose sur l’amour et la fraternité tout comme celle de Moïse. Le Père qui est au cieux, l’Osiris qui se tient dans l’au-delà, se manifeste de façon triple : le nom, le règne, la volonté.
Le nom sanctifié correspond à l’intelligence dans l’homme. Le règne de Dieu est celui du coeur et de l’amour. La volonté de Dieu correspond à la volonté dans l’homme. Jésus décrit l’homme céleste, l’homme idéal. Sa pensée est sanctifiée dans l’intelligence du Père. Son coeur est en harmonie avec l’amour et la justice de Dieu. Sa volonté est une avec la volonté de l’univers.
Ensuite vient la description de l’homme né de la terre. Cet homme pense, ressent et vit avec les influences des anges malades qui véhiculent le mal.
Le pain quotidien correspond à la pensée et à l’étude de l’enseignement sacré, de la sagesse éternelle. «L’homme ne se nourrit pas uniquement de pain, mais aussi de toute parole sortie de la bouche de Dieu.»
Le pardon des offenses correspond à la sphère des sentiments. La tentation touche la sphère de la volonté. La volonté doit être suffisamment illuminée pour résister aux influences de l’illusion et du mensonge. La délivrance du mal désigne la présence des anges malades qui se sont réfugiés dans la terre. C’est le je, le Dieu de Moïse qui délivre l’âme de cette influence. La prière de Jésus est tout un enseignement et elle contient le schéma de la constitution ésotérique de l’homme. C’est l’homme qui est l’arche d’alliance, qui est le buisson ardent, l’arbre de vie. Il est le représentant de Dieu.
«Celui qui garde ma parole, je viendrai avec mon Père faire ma demeure en lui.» Cela sous-entend que celui qui ne garde pas la parole sera habité par le mal, il en sera un serviteur inconscient et le répandra à travers ses pensées, ses sentiments, ses actes.
Lorsque Jésus est tenté par les anges malades dans le désert, cela correspond au pain, aux offenses à Dieu et à la tentation.
Nous retrouvons cette triple tentation dans la triple constitution de l’homme : pensée, sentiment, volonté.
Les Évangiles nous disent qu’après avoir triomphé de la tentation, le diable quitta Jésus et que les anges descendirent du ciel pour le servir.
Jésus parle de cette triple tentation à travers sa prière. Il la met en rapport avec le moi né de la terre. Ce moi doit s’unir avec le moi céleste qui est en harmonie avec le Père éternel. La pensée du moi terrestre doit se nourrir de l’intelligence de Dieu et sanctifier le nom de Dieu.
Les sentiments du moi terrestre doivent s’harmoniser avec le règne de Dieu et sa loi d’amour universel. La volonté du moi terrestre doit s’unir à la volonté du moi céleste supérieur et agir à l’unisson en lui.
Si l’homme ne pratique pas cette discipline, il se fait capturer à son insu par l’influence des anges malades qui le conduisent en servitude au royaume de la mort. Tout comme Moïse, Jésus nous parle d’une science qui permet de gouverner aussi bien sa vie personnelle que celle d’un peuple.
Si les hommes n’acceptent pas cette loi divine et scientifique, le mal s’instaure aussi bien dans la vie individuelle que dans le monde. C’est le règne de la souffrance, de la colère, de la destruction.
Il ne faut pas oublier que pour les esséniens et donc pour Moïse et Jésus, la colère, l’avidité, le mensonge, la guerre, la haine, le faux savoir, la fausse religion..., sont des êtres invisibles, des anges malades. Si ces êtres se multiplient, c’est parce que les hommes se sont mis à leur service d’une façon inconsciente en abandonnant leur nature supérieure et la loi de Dieu.
Il existe un parallèle entre les dix commandements de Moïse et la prière-invocation «Notre Père» de Jésus. Pour tous les deux, Dieu est un être invisible réel, vivant et agissant avant tout dans l’au-delà. Bien sûr le principe divin est omniprésent, mais son royaume n’est pas encore de ce monde.
Il existe pourtant et il est entièrement réalisé, mais les hommes ne peuvent pas le voir parce qu’ils sont prisonniers d’influences d’anges malades qui les ont mis en esclavage, en hypnose. Les esséniens voient ce royaume de par leur alliance avec les anges de lumière. Jésus ne se présente pas comme étant différent des autres hommes puisqu’il reçoit l’initiation et qu’il suit la discipline comme tous les autres. Il est même tenté et le diable et ses anges finissent par sortir de lui.
Pour les esséniens, un homme hypocrite est possédé par une maladie. Cette maladie est réelle, elle est une entité à part entière. Le diable n’est pas autre chose que cela : l’hypocrisie et le meurtre. Dire que le diable est sorti de Jésus, c’est expliquer d’une façon voilée une expérience initiatique : l’esprit de mensonge qui a formé le moi terrestre illusoire est sorti de Jésus. Celui-ci est devenu vierge, pur, initié et sa pensée, son coeur, sa volonté se sont emplis de l’esprit de Dieu. Moïse lui aussi a fait cette expérience à travers l’arbre de vie.
On peut par exemple mettre en parallèle le premier Commandement : «Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi (le je)» et la première phrase du Notre Père : «Père céleste.» Il est demandé à l’essénien de détourner son attention du monde physique pour remonter jusqu’à la source invisible et spirituelle. Ainsi, sa propre pensée, son propre coeur, sa propre existence sont issus d’une réalité beaucoup plus grande. Il lui faut remonter vers cette réalité, s’élever vers elle pour tisser de nouveau un lien.
Le parallèle se poursuit : «Tu ne prononceras pas mon nom en vain» et «Que ton nom soit sanctifié.»
L’intelligence dans l’homme est un reflet de l’intelligence cosmique. La parole dans l’homme est une manifestation de cette sagesse du monde et par elle, il est lui-même créateur de mondes, de forces, d’influences. L’homme ne doit pas utiliser son intelligence et sa parole pour des buts personnels, terre à terre et surtout contraires à l’ordre céleste, au Père.
Le véritable christianisme n’a pas encore montré son vrai visage au monde et son enseignement mérite d’être étudié profondément. La compréhension intellectuelle, lorsqu’elle est unie à la sagesse éternelle, est une nourriture qui élabore un corps de lumière et qui nous délivre de la mort. |
Sam 11 Oct - 18:23
REMONTE !!!
