Par opposition à l’Occident, le dragon personnifie en Chine la douceur et la bonté. Les dragons étaient les dieux de la pluie. Ils formaient des nuages avec leur souffle et arrosaient les champs de riz.
Les dragons chinois changeaient de couleur selon les circonstances. Le noir symbolisait la destruction et c’était aussi le dragon-tonnerre de la famille impériale.
Le jaune signifiait la chance et l’azur annonçait la naissance des grands hommes.
Les dragons pouvaient également devenir invisibles et luire dans l’obscurité.
Dragon de la Cité interdite
En Corée, chaque fleuve, chaque rivière accueillait son propre dragon.
En Asie, les os de dragons faisaient partie de la pharmacopée traditionnelle. Il est presque certain qu’il s’agissait de fossiles d’animaux préhistoriques.
Aujourd’hui encore, en Chine, on célèbre la nouvelle année en promenant dans les rues d’immenses dragons de papier et de bambou.
En France, à Tarascon, un mannequin figurant un animal monstrueux, est promené chaque année dans la ville.
Cette procession est conduite en souvenir d’un monstre amphibie qui a fait régner la terreur dans la région des bords du Rhône, avant d’être selon la légende, apprivoisé par sainte Marthe.
Il existe en Chine, une quantité de dragons différents qui peuvent revêtir plusieurs formes. D’apparence animale, humaine ou les deux à la fois, les dragons se transforment en nuage ou en source, vivent dans les cieux ou dans les mers.
Le dragon peut posséder des cornes ou des bois de cerf. Il est également souvent représenté avec des ailes recouvertes d’écailles ou de poils. Ce dragon là, celui que nous connaissons le mieux, est affublé de griffes puissantes et l’air qu’il souffle peut devenir nuage, pluie ou feu.
Chaque dragon à la morphologie différente porte un nom :
- Tch’eu-lung pour les dragons sans corne
- Kiao-Lung pour les dragons à écailles
- K’ieou-lung pour les dragons à cornes
- Ying-long pour les dragons ailés
Dans la religion populaire, le dragon est devenu le maître de la pluie. De grandes cérémonies lui sont consacrées.
On peut également s’attirer ses faveurs en lui présentant une jeune femme que l’on substitue au dernier moment. Ce marché de dupe attise sa colère et il provoque alors le tonnerre et la pluie.
L’année du dragon est une année bénéfique, signe de paix, de richesse et de bonnes récoltes.
Le dragon est l’animal du levant. Il est bleu ou vert. C’est le yang qui prédomine, une énergie masculine puissante.
Comme le souverain, il est un pivot entre le ciel et la terre. Il participe au maintient de l’harmonie.
Le dragon est un symbole de pouvoir. L’empereur ou les grands dignitaires portaient une robe de cérémonie, appelée le mangpao.
Sa semence, déposée et congelée dans les entrailles de la Terre, devient le jade, pierre précieuse pour les Chinois.
Les Chinois attribuent au jade toutes les vertus dont celle de conserver les corps. D’ailleurs, à l’époque des Zhou, on voit apparaître les premiers jades cousus sur les linceuls.
A l’époque des Han, le défunt de sang royal est entièrement revêtu de plaques de jade cousues ensemble par des fils d’or.
Le dragon n’a-t-il pas la réputation d’être immortel ?
Certaines légendes racontent que les dragons s’accouplent en mêlant leur souffle. Les œufs, nacrés et multicolores, sont déposés près des rivières.
Le dragon symbolise les quatre éléments fondamentaux : air, terre, eau et feu.
Animal ailé, il est apparenté aux airs. Mais, ses écailles et sa longue queue en font un reptile terrestre.
Il crache du feu et est aussi associé à l’eau.
Le dragon dans la mythologie chinoise
Le dragon est omniprésent dans la mythologie chinoise. Nugua (ou Nuwa), déesse à l’origine du monde selon la cosmogonie chinoise, est un être mi-humain, mi-dragon.
Le dragon est presque toujours bénéfique et aide dieux et hommes à vaincre les forces du mal ou les catastrophes naturelles.
Le dragon apparaît par exemple dans l’une des versions du mythe du déluge.
Exceptionnellement, il est fait référence à un dragon maléfique dans le premier mythe du déluge. En effet, le dieu-ouvrier Gong-Gong prend la forme d’un dragon noir quand il remue les eaux du monde, à tel point qu’elles se précipitent contre la barrière du ciel, faisant craindre le retour du chaos.
Par contre, la version majeure du déluge narre comment le héros Yu maîtrise les eaux grâce à ses prouesses physiques surhumaines. Mais, il ne peut réussir l’exploit d’arrêter le déluge sans l’aide de dragons aquatiques et d’une tortue.
Une légende raconte qu’un dragon, sorti du fleuve jaune, apporta à Yu le Grand les plans du monde.
Le prince Yu est le fondateur mythique de la première dynastie des Xia. Il est un héros civilisateur à qui l’on attribue le fait d’avoir dompté les inondations du fleuve jaune. Il est souvent représenté dans la couleur qui sera plus tard réservée exclusivement aux empereurs de Chine : le jaune.
Les plans du monde se traduisent en chiffre allant de un à neuf.
Sur le modèle d’un carré divisé en neuf parties égales, Yu a créé neuf provinces.
Dragon : Yin et Yang
Les empereurs de Chine s’asseyaient sur un trône sculpté de dragons. Ces animaux étaient associés aux pratiques de géomancie, ou feng-shui.
Les géomanciens recherchaient les meilleurs sites pour l’emplacement des villes, des palais ou des tombeaux.
Les ouvrages devaient bénéficier de la puissance des grands courants telluriques. Ces courants magnétiques pouvaient être de nature négative (yin) ou positive (yang.)
Le courant positif était symbolisé par un dragon mâle. Ce courant suivant les lignes escarpées des hauteurs où résidait le dragon.
Les routes qui cheminaient de mont en mont étaient appelées lung-mei (routes du dragon.)Ces routes étaient d’ailleurs soigneusement protégées et il était interdit de construire à proximité.
Bien sûr, il fallait respecter l’équilibre entre le yin et le yang lors de la construction des édifices.
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