Bientôt la Toussaint des animaux![Bientôt la Toussaint des animaux Media_xl_3873267](http://www.7sur7.be/static/FOTO/pe/3/4/12/media_xl_3873267.jpg?20100915173132)
"On dirait qu'il dort. Adieu mon Schuider", Mimi Benchikh caresse tendrement la tête de son chien dans son cercueil capitonné de rose : il va être inhumé au cimetière animalier d'Asnières-sur-Seine (Haut-de-Seine) en présence de Gérard Faburel, le maître de cérémonie.
Evacuer la peine"J'ai voulu l'enterrer au cimetière pour avoir un souvenir de ce chien qui a vécu 13 ans à mes côtés", raconte Mimi. Elle est venue rendre un dernier hommage à son compagnon à quatre pattes avec sa chienne Katty. "Quand on aime, l'argent ne compte pas", explique la quinquagénaire qui a dépensé près de 500 euros pour une concession de trois ans renouvelables dans le plus vieux cimetière animalier au monde (1899). "Je viendrai le voir tous les dimanches, dit-elle. Au premier anniversaire de sa mort, je mettrai une plaque avec sa photo sur sa tombe".
Aidé d'un employé, Gérard Faburel, le directeur des pompes funèbres Memory, descend le cercueil de Schuider dans la fosse. Mimi jette une poignée de terre sur le cercueil et quitte le cimetière. "Pour les gens, c'est un bon moyen d'évacuer leur peine, témoigne le professionnel, qui officie depuis 10 ans. La clientèle est très variée : des gens seuls, des familles, riches ou pauvres. La plupart d'entre eux ne veulent pas que leur bête parte en fumée", ajoute-t-il.
ReconnaissanceSelon lui, un enterrement animal ressemble beaucoup à un enterrement humain, à l'exception notable de la cérémonie religieuse qui est interdite pour les animaux. Le funéraire animalier propose des concessions, renouvelables jusqu'à 20 ans, pour un coût de 136 euros à 3.540 euros. Seules les tombes d'animaux célèbres, comme celle de Rin Tin Tin, le berger allemand vedette du feuilleton télévisé, sont des concessions à perpétuité. De plus, pour 200 euros par an, sa société de pompes funèbres veille à l'entretien et au fleurissement des tombes.
"On enterre, en moyenne, deux animaux par semaine : lapins, singes, moineaux et même des poneys, relate Gérard Faburel. Récemment, on a inhumé les trois poneys d'une dame âgée qui a pris cinq concessions pour plus de 20.000 euros". Autre lieu, même rituel. Au cimetière de Villepinte (Seine-Saint-Denis), Michèle Levy dépose des fleurs sur la tombe de Gribouille et Dandy, ses deux chiens inhumés respectivement en 1987 et 2000. "Le cimetière, c'est une reconnaissance pour tout l'amour que mon caniche et mon yorkshire m'ont donné", dit Michèle qui vient se recueillir trois à quatre fois par an.
"Toussaint des animaux"Michèle a dépensé plus de 3.000 euros pour l'enterrement de ses chiens. Depuis, elle verse, chaque année, 140 euros aux pompes funèbres pour la location de sa concession. Dans une contre-allée, Dominique Falanga, fleurit la tombe de ses chats et lapins. "Il n'était pas question de mettre mes animaux à la poubelle", dit-elle. De son côté, Yolande Van Der Linden, présidente de l'association "Les jardins du souvenir" à Douains (Eure) organise des enterrements d'animaux à moindre coût.
"On enterre tous les animaux de 50 kilos maximum : chiens, chats, lapins, oiseaux, rats et couleuvre pour environ 65 euros, au titre des frais de cotisation à l'association, indique-t-elle. Chacun fait ce qu'il veut : tombe en bois ou recouverte de gravillons. Nous disposons aussi d'un columbarium pour ceux qui préfèrent l'incinération". Créée en 1988, l'association qui vit de dons et des cotisations des quelque 600 adhérents organisera, le 26 septembre, "La Toussaint des animaux", un journée dédiée au souvenir. (afp)