Voici un exemple de carré magique:
S
| A
| T
| O
| R
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A
| R
| E
| P
| O
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T
| E
| N
| E
| T
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O
| P
| E
| R
| A
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R
| O
| T
| A
| S
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Ici encore entrait en jeu une numérologie sacrée et magique, basée sur le chiffre attribué à chaque lettre de l’alphabet latin.
Partant de là et en extrapolant audacieusement, on pourrait en arriver à trouver un caractère magique et talismanique à nos actuels « mots croisés », voir à ce jeu qui fait, en ce moment, fureur : le Scrabble !
Si l’on en croit un grand humaniste du XVIème siècle, qui fut à la fois un lettré, un savant, un astrologue, un kabbaliste de haute réputation, et même l’inventeur d’un type de suspension universellement connu et employé, Jérôme CARDAN, le carré magique sauva miraculeusement de la mort un lyonnais, en 1556 : mordu par un chien enragé, cet mangea trois croutons de pain sur chacun desquels on avait gravé ledit carré.
Cette formule mystérieuse et bénéfique est, parait-il, encore employée par des guérisseurs, de rebouteux de campagne en Allemagne, en Yougoslavie, en Hongrie, au Portugal et jusqu’au Brésil.
Que signifie donc cette suite de mots ?
Ils sont latins, sauf « arepo », inconnu des lexiques, mais qui pourrait être « opéra » à l’envers.
La traduction donne à peu prés ceci : « le semeur (arepo ?) tient par son travailles roues ».
Incompréhensible n’est ce pas ?
On a d’abord constaté la présence de cette formule dans de vieux textes, par exemple dans une carolingienne, dans un rituel copte du VIIème siècle, dans une bible byzantine, sur un crépis du IIIème siècle, en Angleterre, et dans les bureaux d’une garnison romaine à Doura-Europos, au bord de l’Euphrate, en Mésopotamie, ou il remontait à l’an 230.
On n’était pas plus avancé.
Il fallait tenter à nouveau de la décrypter, et un savant allemand en arriva à cette interprétation :
Il s’agit d’une anagramme au sens clair et simple :
C’est le début de la principale prière chrétienne.
Mais il subsiste des « a) » et des « o) » en surplus relégués au bout de chacune des branches de la croix. Eh bien ! Ce sont l’alpha et l’oméga, symbole de Dieu selon St Jean, le commencement et la fin de toute chose …
Le problème semblait résolu, quant on découvrit un nouveau carré magique, à Pompéi, remontant donc au moins à l’an 79 de notre ère. Or, on ne croit pas que cette petite de luxe et de débauche ai jamais donnée asile à une communauté de Chrétiens.
Mais il peut en être venu, plus tard, qui ai gravé des graffitis, puisqu’on y a repéré l’inscription : « Sodome
et Gomorrhe ».
Soit ! Ce serait donc bien un texte Chrétien.
Mais on buttait toujours sur l’incompréhensible « arepo ».
C’est alors que le grand historien du monde romain, Jérome CARKOPINO, est intervenu : Arepo est un mot
gaulois, signifiant « charrue ».
On peut donc lire ainsi la traduction : « le cultivateur, à sa charrue, tient avec soin les roues ».
Et le carré viendrait de la région lyonnaise, où fut précisément inventée la charrue à roue (rotas), région qui fut également, et très tôt, un grand foyer de chrétienté.
Primitivement, c’est donc un carré religieux, mystique, qui partit de gaule, à fait son chemin, peu à peu sur toute la terre, comme signe secret de ralliement, avant d’être ravalé au rôle d’amulette, de recette de guérison, employé par les sorciers…
Plus récemment encore, les travaux du R. P. DANIELOU, on a apprit que la charrue signifiait symboliquement la croix, ce qui autoriserai une seconde traduction, non plus à la lettre, mais dans l’esprit, une traduction sacrée si l’on veut : « le sauveur, sur la croix, tient par son sacrifice, les roues (de notre destin) »
Interprétation d’autant plus admissible que des découvertes, aux alentours de 1950, ont permis d’admettre l’existence de communauté chrétienne à Pompéi et Herculanum : Saint Paul aurait pu y visiter des fidèles des l’an 62…
Le carré magique a ressurgi récemment, dans une secte qui à fait beaucoup parlée d’elle : les « Témoins
du Christ », de Georges ROUX, le facteur de Montfavet.
Sur une affiche de la secte on pouvait lire les cinq mots fatidiques…
Tiré de envoutement et Exorcisme, d'Alex ROUDENNE, aux éditions "Magellan"