Triste journée que ce 20 novembre 1976, quand les habitants du vieux quartier d'El-Koucha à Bordj Bou-Arréridj(algerie) apprirent le décès d'un authentique Bordjien, un enfant de la ville dont la vie avait connu un bouleversement durant le mois qui avait précédé sa mort.
L'homme, la quarantaine passée, marié et père de trois enfants, a, en effet, été le sujet de toutes les discussions pendant les interminables semaines qui ont précédé sa mort. C'est la raison pour laquelle la foule se pressait devant le domicile mortuaire en cette matinée d'automne.
Les gens étaient venus en nombre non pas par compassion pour le disparu, mais par curiosité ! Tout le monde voulait en savoir plus sur le « miraculé » d'El-Koucha.
Amar « el-miyat oua el-haï »(le mort vivant) comme tout le monde l'avait tout de suite appelé, parce qu'il était porté mort vingt-huit jours auparavant et qu'il était revenu à la vie au moment même où on s'apprêtait à le mettre en terre.
Qui sait, peut-être allait-il encore ressusciter, devaient certainement se dire ceux qui ont entendu parler de cet événement insolite et se préparaient à le porter à bout de bras, comme c'est la tradition à Bordj Bou- Arréridj, jusqu'à sa dernière demeure ?
En attendant le départ vers le cimetière, les gens du quartier, les parents du défunt parlaient à voix basse de Amar, dont les qualités de coeur en avaient fait un citoyen exemplaire.
Bon père de famille, il s'était toujours dévoué pour son prochain. Partant pour toutes les « touiza » qui s'organisaient dans le quartier d'El-Koucha en période de construction, il était disponible pour tout un chacun, multipliant les bonnes actions envers les pauvres.
Il avait, soulignait-on, tout le temps le sourire et la bonne parole aux lèvres.
Les discussions feutrées ne portaient, bien évidemment, pas que sur la générosité du disparu, on évoquait surtout les circonstances étranges qui en ont fait un miraculé.
Amar, qui était employé par un riche commerçant du centre-ville comme gérant d'une tannerie, avait l'habitude de s'accorder une promenade le samedi, jour de repos, du côté de la forteresse dont les murs épais enserrent la vieille ville de Bordj Bou-Arréridj. Cela se passait généralement le matin, après qu'il eut fait son marché et qu'il se soit débarrassé de son encombrant couffin de légumes.
Amar, donc, avait laissé traîner ses pas en cette matinée d'octobre du côté du fortin d'El-Mokrani et s'y était longuement promené.
Certains affirmaient qu'il parlait souvent de ce fameux tunnel qui part de la forteresse pour mener, en sous-sol, jusqu'à Medjana, une bourgade agricole située à moins de vingt kilomètres de Bordj, et dont il disait qu'il connaissait le passage secret. On suppose qu'il aurait tenté, pour on ne sait quelle raison, de l'emprunter pour en percer le secret.
Il n'en demeure pas moins qu'il ne revint de cette promenade que tard dans la journée, mais ce n'était plus le même homme. Amar était complètement transformé !
Les gens racontent qu'il était devenu subitement vieux et que tout, dans son apparence nouvelle, témoignait d'une sénilité accélérée. Ses cheveux étaient tout blancs, ses épaules s'étaient affaissées et son dos s'était voûté. Il avait, dit-on, perdu jusqu'à l'usage de la voix. Seul son regard avait gardé un certain éclat, une lueur étrange que ni son épouse ni ses frères plus âgés n'arrivaient à interpréter.
Lui, de son côté, était devenu absent, comme détaché de cette vie terrestre. Mort parmi les vivants ou vivant parmi les morts ? Il ne pouvait plus, ne voulait plus communiquer avec qui que ce soit, ne serait-ce que par des gestes.
Il demeura dans cette situation pendant vingt et un jour, rapportent les témoins de l'événement. Puis, un matin, il ne s'était pas réveillé. Il était mort.
On avait fait constater le décès par un médecin de l'hôpital et organisé les funérailles quand, à la stupeur générale, il était revenu à la vie !
Après qu'on lui eut administré les ultimes ablutions et qu'on l'eut enveloppé d'un blanc linceul !
La nouvelle avait rapidement fait le tour de la ville et, pendant des jours, on ne parlait plus que de la résurrection de Amar, de sa supposée intrusion dans le tunnel du fortin et surtout de sa précoce sénilité.
Ce retour parmi les vivants n'apporta aucune explication au mystère, Amar étant resté aussi silencieux qu'auparavant. Il ne dura qu'une semaine, jour pour jour, comme pour parachever un cycle...
Au septième jour de cette période transitoire, le brave homme rendit l'âme, pour l'éternité, cette fois...
Personne, aujourd'hui, n'est en mesure de dire ce qu'avait pu voir dans le tunnel de la forteresse Amar « el miyet oua el haï »(le mort vivant) ni même de prouver que ce tunnel existait bel et bien.
http://xx-paranormal-frison-xx.skyrock.com/2.html
Dim 23 Aoû - 14:01
remontes !!!
