ET SI JESUS REVENAIT ?

En ces célébrations pascales, le pape a lancé, depuis la place Saint-Pierre à Rome, un appel en faveur de la paix. Un message adressé dans un climat de crise, dans le monde mais surtout au sein même de l’Eglise, en proie aux polémiques et interrogations.

A l’heure de la commémoration de la résurrection du Christ par les catholiques du monde entier, les mots "paix" et "unité" sont déclinés dans toutes les langues lors de la bénédiction Urbi et Orbi. Pourtant, depuis l’annonce de la réintégration controversée de quatre évêques intégristes - dont un négationniste -, l’excommunication prononcée par un évêque brésilien à l’encontre de l’entourage d’une fillette ayant subi un avortement et les propos du pape, en partance pour l’Afrique, sur le préservatif et le sida, bon nombre de fidèles s’interrogent sur l’Eglise et le Saint-Siège.

En France, selon un sondage IFOP, paru dans le Journal du dimanche du 22 mars 2009, 43 % des catholiques interrogés déclarent souhaiter que le pape Benoît XVI démissionne ou parte en retraite. Ils souhaitent également, à 85 %, que l’Eglise modifie sa position sur la contraception (75 % chez les catholiques pratiquants), 83 % qu’elle fasse de même sur l’avortement, 77 % sur le remariage des divorcés et 69 % sur l’homosexualité.

Sur Internet, un manifeste pour une "débaptisation" massive circule. En Argentine, 1 100 personnes viennent de faire leur apostasie collective, en demandant officiellement à être débaptisées, tandis qu’en Italie, entre 2 000 et 3 000 personnes seraient elles aussi passées à l’acte ces derniers mois, selon Ennio Montesi, responsable, dans la péninsule, du Mouvement international pour la libre pensée Non à l’Eglise, non à la religion.

Au-delà du malaise de certains fidèles, au sein même du Vatican, la crispation continue autour du concile Vatican II. Dans ce climat, le pape a entamé la veillé pascale, samedi 11 avril, en exhortant, dans son sermon, les catholiques à s’élever au-dessus des "confusions de cette époque". Du vivant de Jésus, nombre de ses disciples étaient, "si déboussolés par les messages contradictoires de leur temps qu’ils ne savaient pas quelle direction prendre", a-t-il déclaré, avant de lancer le lendemain, devant la basilique Saint-Pierre du Vatican, un appel à la paix, notamment au Proche-Orient et Afrique, rappelant que la résurrection du Christ est "un cri de victoire qui nous unit tous aujourd’hui".

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