Une société américaine propose des kits pour connaitre le sexe de son bébé dès la 10e semaine de grossesse. Le test donne un résultat en seulement 10 minutes.
Le gynécologue, Marc-Alain Rozan, ne contredit pas ces résultats mais s'interroge sur l'éthique d'une telle pratique.
Qu'il est loin le temps où l'on devait attendre l'accouchement pour connaitre le sexe de son enfant. Depuis quelques années déjà, les parents curieux pouvaient choisir le prénom de leur bébé dès la deuxième échographie, à 20 semaines de [b]grossesse.
Intelligender, une entreprise américaine propose désormais de satisfaire à leur impatience dès la dixième semaine de
grossesse pour seulement 34,95 dollars, soit environ 25 euros.
Le principe est aussi simple qu'un test de
grossesse. Il suffit de mélanger les premières urines de la journée à un composé chimique, qui réagit ensuite aux hormones. Hormones différentes selon que l'on attend un garçon ou une fille. Au bout de dix minutes, le résultat du "
Gender Prediction Test" tombe : jaune à orange si c'est fille et vert à brun si c'est un garçon.
Un résultat fiable à 82% ?
Contacté par LCI.fr, le docteur Marc-Alain Rozan, président du Syngof (Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France), n'est pas surpris de cette découverte. Les déchets émis par le bébé sont présents dans le sang et doivent bien être éliminés. L'urine est l'une des voies d'élimination de ces traces. Toutefois, il explique que ces résultats sont en prendre avec précaution : comme pour les tests urinaires de
grossesse "
il y a des risque de "faux positifs" : le test annonce que vous êtes enceinte alors que vous ne l'êtes pas, et de "faux négatifs" : vous pensez ne pas être enceinte alors que vous l'êtes".
Intelligender conseille d'ailleurs aux parents de consulter leur gynécologue pour s'assurer de la bonne santé du fœtus et de la maman. Pas d'empressement donc pour choisir la couleur de la chambre ou acheter la garde de robe de bébé, même si sur son site internet, la firme texane précise que les résultats sont efficaces à environ 82%. Des résultats que le Docteur Rozan ne conteste pas mais qui sont celui un peu faible pour garantir aux parents qu'ils auront bien un bébé du sexe annoncé. "
En tant que gynécologue, "je ne cherche à connaitre le sexe du bébé que lorsqu'il y a un rsque pathologique" précise t-il.
Un problème d'éthique ?
Si le docteur Rozan n'est pas opposé à ce genre de test, il explique cependant qu'il peut y avoir un problème d'éthique à découvrir trop vite le sexe de l'enfant. Il rappelle le problème de la politique de la natalité en Inde et en Chine, où les garçons sont préférés aux filles. En 2007, le test "
Pink or blue" avait d'ailleurs suscité une polémique en Grande-Bretagne. Certains y voyaient un risque d'eugénisme, les populations indiennes et asiatiques étant importantes outre-Manche. Ce test, basé sur l'analyse ADN, permet de connaitre le sexe de son enfant à naître dès la sixième semaine de
grossesse avec une fiabilité à 99%. Ce qui peut inciter certaines femmes à avorter si le sexe ne leur convient pas, le delais pour avorter étant autorisé bien après ce délai de 6 semaines. Face aux dérives possibles, les créateurs d'
Intelligender ont donc renoncé à vendre leur test urinaire en Chine et en Inde.
En France, la loi de bioéthique encadre ces pratiques. Seules certaines maladies génétiquement transmissibles peuvent faire l'objet d'un test de dépistage précoce et uniquement dans des laboratoires agréés. Mais même si le test d'
Intelligender n'est pas commercialisé dans l'Hexagone, "
rien n'empêche les parents de le commander sur internet," reconnaît le docteur Rozan. Avant d'ajouter que ces tests ne sont pas forcément utiles quand on sait qu'à partir de la 12
e semaine de
grossesse, si le bébé est bien placé, le sexe de l'enfant peut être découvert lors d'une échographie.
http://aliceadsl.lci.fr
Lun 15 Juin - 21:25
