L'HOMME QUI PREND LE MAL DANS LES RUES DE PARIS
Dans les sociétés primitives existait le bouc émissaire, l'homme qui prenait sur lui les péchés ou les fautes de toute la société.
Chez certaines peuplades d'Afrique, ce phénomène survit, et l'on rencontre encore ici et là, dans des régions retirées, à l'écart de la civilisation, ces hommes à l'aspect horrible, repoussant, qui captent le mal de leurs congénères, le prennent sur eux, en souffrent dans leur chair.
Chapo es un personnage dans Paris, il s'installe sous une porte cochère les jours de pluie, ou sur un banc public quand il fait beau.
Le profil bas, il est difficile de lui donner un âge, cette figure voit venir à lui femmes, hommes et enfants de tous âges et de toutes catégories sociales !
Tel un cérémonial bien établit, chacun s’approche de Chapo afin de lui caresser la tête sans un mot et lui glisser discrètement dans la main, quelques pièces ou un billet.
Tout en rondeurs, les cheveux gris, les joues lisses, il intrigue ceux qui passent à ses abords.
Si le public non avertit le considère comme la cloche du coin, il ne demande jamais un centime, son regard vous apaise, il a un petit quelque chose qui vous pénètre, et vous enveloppe d’une profonde sympathie.
Il a ce petit quelque chose qui fait qu’on va à lui, se permettant de lui céder son mal en échange de quelques pièces …
Un petit supplément d’âme peut-être et de générosité !